Sandra Rezeau revient sur son parcours d’éleveuse de vaches laitières à Saint-Martin-des-Bois : « Dans mon enfance, je passais beaucoup de temps dans les fromageries du secteur de Sainte-Maure-de-Touraine. Mes parents y possédaient une exploitation agricole. De là sont nés ma passion de l’élevage et le souhait de m’installer. J’ai suivi logiquement mes études dans un lycée agricole où j’ai obtenu un bac pro œnologie. J’ai poursuivi ensuite avec un Deug de philosophie. J’ai été tour à tour formatrice, animatrice dans différentes structures, puis vigneronne pendant une dizaine d’années. »
L’envie de s’installer comme éleveuse de vaches laitières
Mais l’envie d’être éleveuse de vaches laitières était toujours bien là. Forte de son expérience, elle décide alors de réaliser une VAE (validation des acquis de l’expérience) afin de pouvoir s’installer en élevage. Pour parfaire ses connaissances, elle reprend des formations : installation en laiterie, transformation, formation cap main-d’œuvre salariée en élevage, formation technique à l’Enil (École nationale des industries laitières) de Surgères, puis une formation hygiène en fromagerie. « Après ce parcours, j’ai concrétisé mon rêve : m’installer en fin 2022 sur une exploitation de 39 hectares, avec 20 vaches et une salariée à mi-temps », indique-t-elle.
Différentes possibilités concernant la mécanisation se présentent à elle :
- Se consacrer un budget important pour la fenaison en ayant recours à une entreprise ;
- Se tourner vers une cuma.
« Je connaissais bien ce système, car mon père était président de cuma, souligne-t-elle. J’ai donc opté pour cette formule. Avant de m’installer, j’ai recherché une cuma qui pouvait m’apporter tous les matériels dont j’avais besoin pour travailler et j’ai recherché une exploitation à proximité. Je n’avais pas la possibilité d’investir dans du matériel coûteux. Aujourd’hui, je suis adhérente de la cuma de Rondy et d’une autre cuma, toutes les deux sont à proximité de mon exploitation. »
Les avantages de la cuma pour s’installer
« Les cuma m’apportent de multiples services, poursuit-elle. Elles possèdent du matériel performant, avec des prix de revient maîtrisés. Elles offrent aussi un lien social et des échanges d’expériences, importants quand on s’installe. Elles permettent, de plus, de limiter les emprunts et donc de pouvoir concrétiser son projet. » Le choix de la cuma lui permet donc de réduire ses investissements, ce qui aurait pénalisé son projet d’installation.
« J’ai d’abord recensé le matériel détenu par la cuma et j’ai adapté la puissance de mon tracteur aux matériels que j’allais utiliser, explique-t-elle. Cela m’a conduit à investir dans un tracteur de 100 ch avec chargeur, largement suffisant pour mon activité. À titre personnel, je ne possède que mon tracteur avec chargeur et deux outils attelés. Sinon, tout le reste est en cuma.
Elle utilise ainsi les plateaux à paille, l’andaineur, le broyeur de prairie, la faucheuse, la presse, l’affûte pieux, etc. de la cuma.
Simple adhérente aujourd’hui, demain membre du CA ?
« Aujourd’hui, je suis simple adhérente. Quand on s’installe, il est assez difficile de se dégager du temps et avec l’atelier de transformation et la commercialisation (vente à la ferme et livraison), cela reste compliqué. En revanche, je suis toujours à l’écoute et prête à rendre service si besoin.
Dans le futur, je pourrais m’impliquer encore plus dans les cuma en devenant membre du conseil d’administration. Actuellement, notre production représente 5 tonnes de fromage, 3 000 litres de yaourt et 2 tonnes de fromage frais par an. L’objectif maintenant est de pouvoir installer ma salariée en tant qu’associée dans la structure et continuer à développer l’exploitation. »
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