Agrobio 35 et la Fdcuma Bretagne Ille Armor ont organisé une démonstration de travail du sol consacrée à la destruction des couverts végétaux sans herbicide, le 3 octobre à Saulnières (35). La parcelle avait été ensemencée en moutarde après un blé et celle-ci était déjà en fleur. Elle portait aussi quelques repousses d’adventices. Le but de la démonstration était de détruire ce couvert pour implanter une avoine nue. Deux contraintes: le faire sans glyphosate, ni autre herbicide, la moindre des choses en bio! Et la seconde: sans faire une opération spécifique consommatrice de carburant, comme par exemple un broyage.
Trois catégories d’appareils se sont succédé: rouleau, outils de travail superficiel et charrues déchaumeuses. Chacune s’inscrivant dans un itinéraire différent.
Un public de bios et de conventionnels
Cette démonstration a attiré la foule, y compris des agriculteurs en conventionnel. Stéphane Rozé, le président d’Agrobio 35, l’a signalé: «Les pratiques que nous montrons, sont aussi destinées aux agriculteurs qui veulent réduire l’impact de la chimie sur leurs exploitations et en matière de lutte contre les adventices, préserver la vie microbienne et la structure du sol.»
Des convergences bio-TCS en quelque sorte. Tout cela doit se faire sans exploser les charges de mécanisation. D’où l’intérêt de la cuma, comme l’a rappelé Fabien Lorans, animateur à Cuma Bretagne Ille Armor. Michaël Renould, l’agriculteur exploitant la parcelle, a confirmé: «Entre les cuma locales et la nouvelle cuma Bio 35 qui investit dans des matériels que les autres n’ont pas, nous avons accès à une gamme d’outils diversifiée et à un coût raisonnable.»
Rouleau écraseur
Le rouleau écraseur de Grégoire Agri est conçu pour plier la végétation et ainsi la dévitaliser. Un semis direct peut suivre, éventuellement en combinaison avant-arrière. Un tel outil ne doit pas couper les plantes, ni remuer de sol, précise le fabricant. Le modèle de 3m en démonstration pèse environ 1,2t.
Scalpeur
Le scalpeur Treffler / Stecomat TGA 300 est équipé de socs larges qui se recroisent afin de trancher les racines sur toute la largeur. Le vendeur préconise de le passer en conditions sèches pour une meilleure efficacité. Des roues placées à l’avant et un rouleau arrière assurent un suivi précis du sol. Pour Agrobio 35, cet outil est particulièrement indiqué pour lutter contre les vivaces.
Dynadrive
Le Dynadrive Bomford possède deux rotors auto-animés, équipés de dents plates qui s’entrecroisent. Ils sont reliés par pignons et chaîne et le second tourne trois fois plus vite que le premier. En réglant l’équilibre avant/arrière, on l’adapte aux conditions de travail. Le représentant de la marque a insisté sur l’importance de bien se faire expliquer le réglage du Dynadrive. L’appareil de la démonstration appartient à la cuma Bio 35, qui l’utilise aussi en destruction de prairies. Prix facturé: 12 à 15€/ha. La cuma l’a fait équiper d’une caisse de semis pour implanter des couverts végétaux et des colzas.
Compil
Egalement auto-animé, le Compil Duro compte 4rangées de bêches roulantes et un rouleau double. Il travaille sans lissage et les dents exécutent un déplacement latéral du sol de 7cm au cours de leur mouvement de rotation. Elles forment ainsi un ensemble de mini-cratères. Un montage sur les bras de relevage et 5roues assurent le suivi précis du sol. Le Compil, comme le Dynadrive, a répondu à l’objectif de travailler toute la surface, sans bourrer.
Charrues
Trois charrues déchaumeuses étaient présentes. Ces outils sont faits pour labourer à 10-15cm de profondeur. Autrement dit retourner le sol mais sans trop diluer la matière organique, ni la placer en profondeur en conditions anaérobies. Un rapide comparaison entre les trois matériels présents pointe des différences. Ces charrues travaillent hors-raie ou en raie: les pneus de 650 risquent de mal passer dans une raie de 12pouces. Le soc coupe toute la largeur de travail ou laisse une charnière: dans le premier cas, les racines sont toutes sectionnées mais le retournement complet de la bande de terre est moins facile. Dans le second, le résultat est «propre» mais tout n’est pas coupé. La largeur de travail est fixe ou réglable. Les équipements en versoir, déflecteurs et rasettes varient également. Un roulage préalable peut faciliter le passage de ces charrues dans des couverts très développés. Avec toutefois une anticipation suffisante car les plants couchés à contre sens risquent de gêner s’ils sont trop frais.
Cherchez les différences
La Bugnot RapidLab 13pouces coupe les racines sur toute la largeur de travail et répartit la végétation sur la hauteur du profil (pas d’accumulation en fond de raie). Elle n’a pas vocation à enfouir de gros volumes.
La Bonnel Z Ecochaum a des versoirs hauts permettant une profondeur jusqu’à 18cm, dotés de déflecteurs pour gérer les résidus. Elle se règle entre 12 et 16pouces. Le constructeur conseille d’aller assez vite, 9 à 10km/h, pour bien retourner en labour superficiel.
La Ovlac Mini 14 pouces appartient à la cuma Bio 35, qui la facture 15 à 18€/ha. Très simple, elle a néanmoins été équipée après coup, de déflecteurs pour mieux enfouir. Ses roues de jauge font qu’elle est attelée en position flottante au travail pour une plus grande régularité de profondeur. Elle demande donc un tracteur stable. Lors de la démonstration, les trois charrues sont passées sans problème. La Ovlac a laissé une surface plus propre mais d’un point de vue agronomique, l’enfouissement total d’un couvert n’est pas forcément l’idéal.
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Voir notre article sur le bilan d’un essai de 10 ans sur les couverts végétaux.
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