Faire évoluer son système vers une moindre utilisation de produits phytosanitaires est une ambition dont tout le monde parle. Le désherbage mécanique du maïs est un moyen de joindre les actes à la parole. La saison morte est le bon moment pour poser le pied dans l’étrier. En effet, on peut déjà penser à son binage en regardant, de près, son semoir monograine. Tout d’abord, au niveau des écartements interrangs. L’efficacité de la bineuse s’améliore d’autant plus que ses éléments peuvent s’approcher du rang. Cela impose la régularité des espaces au semis. De la même manière, le semoir à maïs détermine la largeur de travail de la bineuse, c’est-à-dire qu’une parcelle emblavée par un six se binera avec un outil en six rangs. Les réglages du matériel de désherbage en interrangs suivent ceux du semoir monograine.
Les précautions sur le matériel
Pour des raisons équivalentes, le jeu sur chaque élément semeur constitue un autre point de vérification important. L’usure des articulations de chaque élément engendre des décalages en fonction de la pente et des courbes.
D’autres précautions portent sur la bineuse elle-même. Par exemple le choix des pièces. Dans les terres caillouteuses, il faut privilégier les socs plats type scalpeur et éviter les socs à pattes d’oie.
Les précautions au semis
Un des freins que les agriculteurs opposent au désherbage mécanique est parfois la casse qu’engendrent ces passages d’outils. C’est une réalité, mais qui se compense en ajustant le peuplement.
Les experts préconisent d’augmenter de 5 % la densité de semis afin de compenser cette perte. Il faut en outre adapter la profondeur du semis : 5 cm est un impératif pour augmenter la résistance des pieds à l’arrachement.
Pour rappel, ce semis profond impose que la terre soit suffisamment réchauffée pour permettre une bonne germination.
La cuma de la Riantière propose une prestation complète de binage en 4 ou 6 rangs. Elle intervient avec un outil frontal sans interface, ni caméra. La bineuse s’avère économique et très facile d’utilisation. À tel point que la cuma resterait sur son choix de la frontale même si l’activité devait se développer.
Un désherbage mécanique du maïs dans de bonnes conditions
C’est en réunissant ces conditions qu’un passage d’outil en plein tel que la herse étrille ou la houe rotative sera possible au stade filamenteux des adventices. Et cette intervention fournira d’autres bénéfices. Par exemple, les outils de désherbage mécaniques favorisent le réchauffement de la terre et la minéralisation des éléments nutritifs des plantes. Le passage en plein permet aussi d’effacer les rangs, de quoi décourager les corvidés ravageurs.
Les outils de désherbage mécaniques sont appliqués à des vitesses pouvant aller jusqu’à 18 km/h. Laisser une surface bien plane derrière le semoir est donc nécessaire, sans compter que cela conditionne l’homogénéité de la réussite du désherbage. Au moment du semis, il faut donc veiller à avoir peu de mottes et de résidus de la récolte précédente.
La qualité du désherbage mécanique est enfin très liée aux conditions météo. Un temps sec et venteux est idéal pour faire mourir les adventices fraîchement déracinées.
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