L’utilisation de l’outil s’est bien développée. Avec des pointes à 300 ha, la surface travaillée aujourd’hui tourne autour de 250 ha avec l’arrivée de nouveaux adhérents.
Diviser par quatre le temps de travail
Responsable de l’organisation du planning pour l’utilisation de l’outil, Guillaume Meunier fait partie des utilisateurs de la première heure. « Le premier bénéfice est la diminution du temps de travail. Traditionnellement, je réalisais un déchaumage après la moisson, ensuite un labour suivi de 2 à 3 passages de reprises avant le semis, soit 4 à 5 interventions contre une seule aujourd’hui », constate l’agriculteur. Au niveau du débit de chantier, « je tourne autour de 4 ha/h. Cela dépend du précédent, si on utilise le GPS ou pas et aussi de la puissance des tracteurs utilisés. » Du côté du coût, « le strip till est facturé 25 €/ha et, pour les adhérents engagés dès le début du projet, une ristourne de 20 % est appliquée pour les hectares supplémentaires aux engagements. Pour ma part, mon tracteur me coûte 25 €/h », soit un total qui tourne autour de 32 €/ha pour un unique passage du strip till avant le semis. Le strip till permet donc de pratiquement diviser par quatre les temps de travaux pour la préparation du sol, de diminuer la consommation de carburant et d’investir dans un seul outil.
Des rendements similaires
Du côté des rendements, que ce soit en maïs grain ou ensilage, les adhérents ne voient pas de différence par rapport à une préparation classique. Pour un utilisateur qui avait, dans la même parcelle de maïs destiné à l’ensilage d’épis, une préparation strip till et une autre plus classique avec labour, il a constaté lors de la récolte de meilleurs résultats dans la partie strip till. « Aussi, dans les essais réalisés avant l’investissement, on avait constaté qu’avec une préparation classique, les racines du maïs avaient plutôt tendance à s’établir à l’horizontal. Dans la partie strip till, les racines plongeaient à la verticale, privilégiant l’espace travaillé. Cela suppose que la culture peut ainsi mieux aller chercher l’eau en profondeur et certainement mieux résister aux périodes plus sèches. »
Autre phénomène observé : une limitation de l’érosion. « Nous, dans la plaine, nous sommes soumis à l’érosion éolienne. Par exemple quand on a une bande enherbée en bordure de parcelle. Au bout de quelques années, la bande enherbée forme une marche plus haute que la parcelle travaillée. En travaillant uniquement sur la bande de semis, on limite cette érosion. »
Des conditions à respecter
Pour Guillaume Meunier, la date d’intervention conditionne une bonne partie de la réussite de la préparation. « Mon but est de réaliser un passage unique du strip till le plus tôt possible, fin août début septembre. À cette période, le sol est sec et pour moi, les conditions sont idéales. Il n’y a pas de risque de lissage ni sur les côtés, ni en fond de raie. En préparant tôt, le sol a tout le temps d’évoluer durant la période hivernale. De plus, à cette période, nous n’avons pas encore attaqué la récolte du tournesol ou les préparations pour les semis d’orge ou de blé.
Une technique dépendante du glyphosate
Pour les utilisateurs, le strip till est assujetti à l’utilisation du glyphosate. C’est la contrainte car entre le passage de l’outil et le semis, les adventices ont du temps pour se développer. Il y a donc une obligation de réaliser un passage de glyphosate au moins au printemps avant le semis. « Réaliser un désherbage mécanique serait difficile. En outre, on repartirait dans une multiplication des passages, ce qui va à l’encontre de la technique du strip till, qui est avant tout pour nous de gagner du temps. Pour le moment, nous n’avons pas d’autres choix. »
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