Des sillons différents pour le maïs

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Des sillons différents pour le maïs

Depuis 7 ans, les adhérents de la cuma des Marais de Saint André le Coq ainsi que 4 autres cuma utilisent le strip till pour la préparation des sols en amont de l'implantation du maïs.

Même si on peut rester dans le classique, les techniques misent en œuvre pour le semis du maïs se diversifient. Certains ont adopté le strip till pour la préparation des sols, d’autres l’expérimentent avec une certaine réussite derrière des prairies. L’application des herbicides au semis et uniquement sur le rang s’opère aussi avec la mise en application d’une nouvelle technique avec des buses anti dérive homologuées réduction des ZNT. Plus radical, implanter le maïs d’une manière singulière, avec pour objectif de supprimer ces herbicides. Aussi, un rappel de l’importance de bien refermer le sillon avec pour cela plusieurs dispositifs à adapter sur les semoirs en fonction des conditions. Gros plan sur ces différentes expériences.

Il y a sept ans, la cuma des Marais de Saint-André-le-Coq dans le Puy-de-Dôme, en intercuma avec quatre autres cuma, investissait dans un strip till pour la préparation du sol avant l’implantation du maïs. Un changement radical, mais plébiscité par les utilisateurs.Comme souvent, un nouveau matériel, une nouvelle façon de travailler, arrivent après l’observation de résultats d’essais. C’est exactement ce qu’il s’est passé dans les terres de la plaine de Limagne, à la cuma des Marais de Saint-André-le-Coq. « L’ancien président de la cuma avait fait des essais avec un strip till Sly durant deux ans » témoigne Pascal Rougier, président de la cuma. « Les résultats étaient satisfaisants, et cela a questionné quelques adhérents. » Le projet d’investissement s’est répandu, des adhérents d’autres cuma étaient intéressés. « Nous avons donc concrétisé le projet en 2018 avec des engagements pour 135 ha. Pour le matériel, nous sommes restés sur le strip till Sly, le même que celui utilisé durant les essais. Nous avons pris un modèle 6 rangs à 80 cm pour un investissement, à l’époque, de 29 600 €. Il est équipé de traceurs, car en 2018, le GPS ne courait pas les rues. »

L’utilisation de l’outil s’est bien développée. Avec des pointes à 300 ha, la surface travaillée aujourd’hui tourne autour de 250 ha avec l’arrivée de nouveaux adhérents.

Diviser par quatre le temps de travail

Responsable de l’organisation du planning pour l’utilisation de l’outil, Guillaume Meunier fait partie des utilisateurs de la première heure. « Le premier bénéfice est la diminution du temps de travail. Traditionnellement, je réalisais un déchaumage après la moisson, ensuite un labour suivi de 2 à 3 passages de reprises avant le semis, soit 4 à 5 interventions contre une seule aujourd’hui », constate l’agriculteur. Au niveau du débit de chantier, « je tourne autour de 4 ha/h. Cela dépend du précédent, si on utilise le GPS ou pas et aussi de la puissance des tracteurs utilisés. » Du côté du coût, « le strip till est facturé 25 €/ha et, pour les adhérents engagés dès le début du projet, une ristourne de 20 % est appliquée pour les hectares supplémentaires aux engagements. Pour ma part, mon tracteur me coûte 25 €/h », soit un total qui tourne autour de 32 €/ha pour un unique passage du strip till avant le semis. Le strip till permet donc de pratiquement diviser par quatre les temps de travaux pour la préparation du sol, de diminuer la consommation de carburant et d’investir dans un seul outil.

Le strip til gagne du terrain dans le Puy de Dôme

Pascal Rougier, président de la cuma des Marais de Saint André le Coq et Guillaume Meunier responsable du strip till: « Preuve de l’engouement des adhérents pour ce matériel, nous avons démarré avec 135 ha engagés et nous tournons actuellement autour de 250 ha. »

Des rendements similaires

Du côté des rendements, que ce soit en maïs grain ou ensilage, les adhérents ne voient pas de différence par rapport à une préparation classique. Pour un utilisateur qui avait, dans la même parcelle de maïs destiné à l’ensilage d’épis, une préparation strip till et une autre plus classique avec labour, il a constaté lors de la récolte de meilleurs résultats dans la partie strip till. « Aussi, dans les essais réalisés avant l’investissement, on avait constaté qu’avec une préparation classique, les racines du maïs avaient plutôt tendance à s’établir à l’horizontal. Dans la partie strip till, les racines plongeaient à la verticale, privilégiant l’espace travaillé. Cela suppose que la culture peut ainsi mieux aller chercher l’eau en profondeur et certainement mieux résister aux périodes plus sèches. »

Autre phénomène observé : une limitation de l’érosion. « Nous, dans la plaine, nous sommes soumis à l’érosion éolienne. Par exemple quand on a une bande enherbée en bordure de parcelle. Au bout de quelques années, la bande enherbée forme une marche plus haute que la parcelle travaillée. En travaillant uniquement sur la bande de semis, on limite cette érosion. »

Passage de strip till après la récolte de blé.

Le passage du strip till s’effectue de préférence à la fin de l’été en condition plutôt sèche permettant d’éviter les lissages.

Des conditions à respecter

Pour Guillaume Meunier, la date d’intervention conditionne une bonne partie de la réussite de la préparation. « Mon but est de réaliser un passage unique du strip till le plus tôt possible, fin août début septembre. À cette période, le sol est sec et pour moi, les conditions sont idéales. Il n’y a pas de risque de lissage ni sur les côtés, ni en fond de raie. En préparant tôt, le sol a tout le temps d’évoluer durant la période hivernale. De plus, à cette période, nous n’avons pas encore attaqué la récolte du tournesol ou les préparations pour les semis d’orge ou de blé.

Avec le strip till, les racines du maïs ont tendance à s'établir verticalement contrairement à un travail du sol classique avec labour.

Depuis l’utilisation du strip till, aucune baisse de rendement n’a été constaté.

Une technique dépendante du glyphosate

Pour les utilisateurs, le strip till est assujetti à l’utilisation du glyphosate. C’est la contrainte car entre le passage de l’outil et le semis, les adventices ont du temps pour se développer. Il y a donc une obligation de réaliser un passage de glyphosate au moins au printemps avant le semis. « Réaliser un désherbage mécanique serait difficile. En outre, on repartirait dans une multiplication des passages, ce qui va à l’encontre de la technique du strip till, qui est avant tout pour nous de gagner du temps. Pour le moment, nous n’avons pas d’autres choix. »

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