Sous les précipitations, l’enjambeur autonome Bakus-L en démonstration mi-mai dans le vignoble du Loir-et-Cher a toujours travaillé. «Au moins un qui travaille malgré la pluie!» ont plaisanté certains vignerons bien à l’abri, venus assister aux prouesses de cet engin sophistiqué. Les deux cuma la Meusnoise et la viti-vinicole de Cherverny ont accueilli les Ets Gonnin Duris chargés de montrer cet enjambeur au travail.
Muni d’une paire de décavaillonneuse et roulant à 2,5km/h en autoguidage RTK dans des vignes de 1,50m de large, le travail, tout en silence, a stupéfié plus d’un viticulteur. «Le décavaillonnage est un travail long et fastidieux et depuis 30ans, nous avons perdu l’habitude de le faire, sauf pour les jeunes plants,» rappelle Philippe Augis, le président de la coopérative.
Démonstration de l’enjambeur autonome Bakus: un outil mutualisable?
«Mutualiser l’achat à plusieurs permettraient de faire des heures de travail avec cet enjambeur qui (pour le moment) est surtout dédié au travail du sol en interceps ou interangs. Et un salarié ou un responsable d’activité peut très bien organiser le planning de ce robot et le déplacer entre les différents adhérents», précise la frcuma Centre – Val-de-Loire qui a organisé cette démo.
Pour l’instant, la société VitiBot ne propose pas de travail comme le rognage, l’effeuillage ou le prétaillage. « Cela devrait bientôt arriver, pour 2022, promet le concessionnaire. » Une rogneuse sur un enjambeur autonome? À voir de près si cela est possible du point de vue sécurité. Enfin, d’un point de vue réglementaire, l’opérateur doit se situer dans un rayon de 200m pour que l’enjambeur fonctionne. Cela peut freiner l’utilité et l’autonomie de ce robot.
10h d’autonomie
L’autonomie justement? Elle atteint 10heures. Tout comme le temps de recharge classique (compter 2h avec un chargeur spécial). Le coût de la recharge est de 1€/h. Ce modèle ne vaut pas loin de 180.000€HT. Pour ce prix, il est équipé de porte-outils et de perche type Boisselet avec des interceps, disques émotteurs, décavaillonneuses, charrues vigneronnes et tondeuses (électriques forcement).
En faisant l’économie d’un chauffeur et du gasoil (environ 30€/h) pour un enjambeur classique, il faut faire 500heures avec le Bakus pour arriver à un prix d’environ 50€/h. À ce niveau, on est en-dessous du prix de facturation d’enjambeurs de certaines cuma du Val-de-Loire. Ce calcul ne tient pas compte des subventions de 55% pour les cuma. Ce matériel est en effet éligible à des subventions via le PCAE et l’Agence de l’Eau Loire Bretagne.
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