Culture des fraises : une facture divisée en 4 !

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Culture des fraises : une facture divisée en 4 !

Le coût d’entretien annuel est de 1 000 €. La maintenance, les réglages et l’exploitation du bois sont réalisés en interne.

La culture des fraises sur l’exploitation de Daniel Delmares à Journiac (24) se fait sous abri, dont la moitié est chauffé. De mi-décembre à fin mars, une chaudière à bois plaquette fournit la chaleur nécessaire au maintien du substrat à 8 degrés la nuit et 12 degrés le matin. L’exploitation autoproduit 80 % de l’énergie nécessaire.

Que représente la culture des fraises sur votre exploitation ?

« Les fraises sont une part très importante du chiffre d’affaires de notre exploitation familiale, bien que les serres n’occupent que 2 ha, sur les 115 ha qu’elle compte. Outre 40 ha de forêt (principalement du châtaignier), et 8 ha de noyers irrigués, nous cultivons des céréales et de la prairie pour une soixantaine de limousines. 2 ha de culture en serre permettent une production équivalente à 6 ha en pleine terre. Au début, la culture des fraises se faisait en pleine terre, puis progressivement hors sol sur piquet. Nous avons basculé notre production sous serre en 2010, avec tout d’abord 6 000 m2 puis 4 000 m2 de plus, deux ans plus tard. »

La moitié des serres est chauffée par du bois plaquette. Pourquoi ce système ?

« Nous avons fait le choix de chauffer en 2014. Cela avance d’un mois le démarrage de la production. Avril devient ainsi notre principal mois de production, avec 30 % du chiffre d’affaires de l’atelier. Or c’est une période où le cours de la fraise est favorable à la vente. L’exploitation étale ainsi sa production sur l’année et donc son besoin de main-d’œuvre. Nous arrêtons plus tôt en août, lorsque le marché est moins favorable. Enfin, le choix de la chaudière à plaquette s’est imposé de lui-même, appuyé par l’exemple de réussite de l’exploitation voisine. »

Quel a été le coût de l’installation ?

« Le coût de l’installation a été de 176 k€ pour une chaudière de 500 kW de marque Fröling, avec deux chaudières à gaz de 380 kW pour l’appoint, ou en cas de panne. Le circuit primaire de la chaudière comprend un ballon de 5 000 l. Un bassin de 150 m3 stocke l’eau préchauffée la journée, pour distribuer la chaleur la nuit dans les serres. L’exploitation a touché 40 k€ de subvention à l’époque, dont 30 de l’Ademe et 10 d’aides CEE, sur des postes bien précis. En 2022, soit 7 ans plus tard, la chaudière était amortie. »

Comment vous approvisionnez-vous ?

« Le bois provient des 40 ha de forêt de l’exploitation, déchiqueté par la cuma locale. Le prélèvement porte sur 1 ha/an, soit 400 stères de bois. C’est l’équivalent de 40 t de gaz pour chauffer l’hectare de serre. Le broyage prend un jour et demi et coûte 3 000 €. Avec un prix du gaz à 960 €/t, nous divisons par quatre la facture énergétique. Il reste néanmoins la consommation électrique pour les moteurs, qui assurent le convoyage automatique de la plaquette jusqu’au foyer de la chaudière. »

Quels conseils retenir ?

« Faire le maximum de choses soi-même. Si nous avions tout sous-traité, ça nous aurait coûté 50 K€ de plus. Et bien identifier dès le départ la dimension du projet, pour qu’il soit une réussite à long terme. »

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