4 critères pour raisonner la fauche

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4 critères pour raisonner la fauche

L’objectif est de sortir un fourrage de qualité pour les animaux.

Comment choisir le meilleur itinéraire de récolte selon la météo de l’année et la nature de la coupe d’herbe ? Un raisonnement méthodique se met en place au sein de la frcuma Ouest.

SOMMAIRE

À chaque saison, des questions se posent avant de lancer la récolte de l’herbe en vue de l’ensilage. Faut-il faucher à plat et andainer seulement au dernier moment ? Ou faucher avec conditionneur et groupeur d’andains pour ne plus avoir à y revenir ? Est-il utile de faner ? Voici tous les critères de fauche à prendre en compte.

Pour y mettre un peu de méthode, un groupe de travail rassemblant la frcuma Ouest et ses partenaires termine la mise au point d’un arbre de décision. Il permettra de raisonner l’itinéraire de récolte le plus approprié.

Ce dernier doit permettre de récolter un fourrage offrant le taux de matière sèche optimal pour l’ensilage, c’est-à-dire 30 % pour des graminées et 35 % pour des légumineuses. Le raisonnement s’appuie sur quatre critères essentiels : la faculté des espèces à sécher plus ou moins facilement, le rendement prévu de la coupe, les conditions avant la fauche, et la météo prévue dans les jours qui viennent.

La flore est-elle facile à sécher ?

Tous les éleveurs l’ont expérimenté : la plupart des graminées ainsi que les céréales immatures sèchent facilement. Le ray-gras anglais et les prairies naturelles un peu moins. En revanche, on considère comme peu faciles à sécher les méteils avec légumineuses ou protéagineux,. Encore moins les légumineuses pures. Ces dernières demandent d’ailleurs des précautions lors des opérations de fanage et d’andainage, car elles perdent facilement des feuilles, et donc de la valeur alimentaire.

Le rendement est-il élevé ?

On comprend aisément que plus le volume de récolte à sécher au mètre carré est élevé, plus le vent et le soleil ont des difficultés à jouer leur rôle. C’est à dire, d’évacuer l’eau des tissus. Pour les graminées et céréales immatures, les experts se sont donnés un seuil de 3,5 t MS/ha, au-delà duquel le séchage demandera des précautions supplémentaires.

Pour les légumineuses et mélanges moins aisés à sécher, le seuil est abaissé à 2,5 t MS / ha pour distinguer un rendement favorable d’un rendement défavorable à la perte d’humidité.

Les conditions avant la fauche

Troisième critère : l’humidité ambiante. Si le sol est sec, qu’il n’y a pas de rosée, et que le fourrage lui-même ne montre pas de signes d’humidité, la suite sera plus facile. Un indice : lorsqu’on marche dedans, le bas du pantalon reste sec.

En revanche, d’autres circonstances laissent présager un séchage difficile : un sol humide, la présence de rosée, et un fourrage lui-même humide.

La météo prévue

Enfin, il est évident que personne ne fauche quand de la pluie est annoncée. Mais il faut aussi pouvoir bénéficier de soleil ou d’un vent séchant pour déclencher la récolte. Et cela, durant une durée suffisante. En plein été, ce sera peut-être deux jours seulement, selon la région considérée, et à l’automne ou au printemps, plutôt trois à quatre jours, voire plus. C’est une estimation toujours délicate à réaliser.

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Plus le volume de récolte est élevé, plus le vent et le soleil ont des difficultés à évacuer l’eau.

Des exemples

Avec un fourrage facile à sécher, offrant un rendement modéré et une météo clémente, la fauche avec conditionneur et groupeur est cohérente. Il est ensuite possible d’ensiler directement, dans de bonnes conditions, indique l’arbre de décision. Mais si la parcelle est mouillée au moment de faucher, mieux vaut conditionner sans regrouper, ou même faucher à plat.

Il sera ensuite possible de faner pour favoriser l’évacuation d’eau avant d’andainer et d’ensiler. Cet itinéraire avec fauche à plat suivie d’un fanage en douceur convient également aux légumineuses. Ainsi, l’arbre de décision rationalise une démarche souvent intuitive mais incomplète, en quatre étapes bien hiérarchisée. Un volet temps de travail et coût de chantier s’y ajoutera dans un second temps. Son déploiement se fera dans d’abord au sein du réseau cuma de l’Ouest.

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