Deux profondeurs de travail
Au programme de cet essai : un outil de travail du sol à profondeur moyenne, une charrue déchaumeuse, et trois autres à action superficielle, un scalpeur à pattes d’oie, un cultivateur à bêches auto-animées, et un cultivateur rotatif. La première a évolué dans la prairie à 18 cm de profondeur et les trois autres à 7 cm. Pour les emmener, l’équipe a comparé deux tracteurs (Valtra), un 4 cylindres de 155 ch et un 6 cylindres de 175 ch. Précisons que le sol était assez humide le jour de l’essai.
Choisir entre aller vite et émietter finement
Après les mesures et le calcul des performances, Séverine Bourrin (Frcuma Ouest) en tire des conclusions nuancées. « Le cultivateur rotatif a le plus petit débit de chantier et la consommation la plus importante, mais réalise un travail plus affiné. Le cultivateur à bêches auto-animé a une consommation de carburant équivalente à la charrue déchaumeuse. Le scalpeur est l’outil le plus compétitif en débit de chantier et en consommation de carburant, du fait de sa largeur de travail, mais réalise le travail le plus grossier ». Concrètement, un agriculteur aurait sans doute effectué un second passage pour affiner le travail, sauf avec le cultivateur rotatif.
L’effet volet
Sur le cultivateur rotatif, ou fraise, le volet arrière se règle de manière à recycler plus ou moins le produit selon la finesse d’émiettement recherchée. Les techniciens ont cherché à savoir quel est son effet sur la consommation de carburant. Le résultat est en fait éloquent : en ouvrant à 50 %, on divise presque par deux la consommation. D’autre part, l’emploi du régime économique de prise de force s’avère intéressant, avec 0,5 à 0,8 l/ha en moins.
Des besoins en puissance très différents
Avec un dynamomètre, il est possible de mesurer la puissance absorbée par un outil non animé. Résultat : c’est le cultivateur auto-animé qui s’est révélé le plus exigeant, 30 ch/m, et le scalpeur le moins : 11 ch/m. Toutefois, il faut prendre le compte le fait que le premier était mené à plus grande vitesse afin d’assurer un travail de qualité (8,4 contre 7,2 km/h).
Le tracteur de 155 ch suffisait dans la prairie
Enfin, on n’oublie pas la notion de mécanisation raisonnable. A-t-on besoin d’un tracteur de 175 ch pour ces outils là ? La réponse est non, ainsi que l’explique Séverine Bourrin. « Le gros tracteur (T 174) n’est pas valorisé avec ces outils, pas suffisamment larges pour cette puissance et ce gabarit. Il consomme de 35 à 60 % de carburant en plus par rapport au petit tracteur (N 154). Soit par exemple 4,40 €/ha en plus avec la charrue déchaumeuse. Sa puissance est inutile pour la vitesse de travail de ces outils. »
Quelle facture pour l’outil ?
La Frcuma livre enfin une approche économique dans la comparaison entre ces quatre outils, à partir du logiciel de simulation Cumacalc. Le passage du scalpeur se révèle nettement plus économique. Avec pour avantage que cet outil peut servir à d’autres travaux dans l’année (déchaumage).
Les partenaires
Essai réalisé en Ille-et-Vilaine par un groupe de conseillers et chargés de mission des fédérations de Cuma de l’Ouest, avec le concours d’agriculteurs locaux (Cyril Get et Hervé Lesné), et de plusieurs Cuma (Agribocage, L’Orée du Bois, L’Union), et l’appui financier des régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie.
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