La cuma de Piré sur Seiche (35) a organisé une démonstration de fraises rotatives pour préparer un nouvel investissement. Vincent Mellet, le président, et Romaric Minutillo, chef d’équipe, ont expliqué leurs motivations. Il s’agit pour l’essentiel de trouver un outil capable de détruire une prairie temporaire en vue d’implanter une culture comme un maïs. Cette demande vient notamment des adhérents en bio, assez nombreux dans le secteur. En conventionnel, le glyphosate constitue un début de solution mais en gardant de toute façon une opération de travail du sol derrière. Alors, peut-on remplacer le glyphosate par un passage de fraise rotative?
[#TEST] Une fraise rotative en alternative au glyphosate 😲🌱 Plus d’infos dans notre article ici 👍: https://t.co/f6a9q2U4c9 pic.twitter.com/KwrFDNjOi2
— Entraid’ (@Journal_Entraid) February 11, 2022
Défaire les prairies temporaire
Dans cette cuma, les déchaumeurs employés habituellement peuvent connaître des difficultés de pénétration. D’autre part, ils laissent toujours des paquets de racines, qui gênent la préparation du lit de semences. Ces obstacles compliquent également les opérations de désherbage mécanique. Les organisateurs de la démonstration voient dans la fraise rotative un outil capable de défaire la prairie en un passage avec une terre affinée, de scalper proprement la végétation.
Des fraises rotatives spécialement adaptées
De plus, les nouvelles configurations apparues sur ces matériels amènent des avantages supplémentaires. D’ailleurs, les constructeurs les distinguent souvent avec l’adjonction du qualificatif «Bio» dans le nom du modèle. En effet, grâce à l’adjonction de roues de jauge, il est possible de travailler superficiellement avec une bonne maitrise de la profondeur. D’autre part, la présence d’un capot arrière réglable permet de gérer comment les débris végétaux se mélangent à la terre, ou au contraire restent au-dessus pour laisser sécher les racines.
Une bonne vitesse d’avancement
Travaillant une faible épaisseur de terre, ces fraises rotatives peuvent avancer plus vite, jusqu’à 8-10 km/h. Mais il faut pour cela une vitesse de rotation suffisante. C’est pourquoi les constructeurs la prévoient plus élevée qu’en standard. Autre contrainte surgit toutefois en matière de vitesse d’avancement. Il faut quand même préserver la stabilité de l’outil pour rester à profondeur régulière. Enfin, la forme des lames de ces fraises rotatives est étudiée pour offrir une coupe sur 100% de la largeur de travail, et cela sans lissage. Il s’agit donc souvent de lames spécifiques à ce genre de travail.
Question à poser dans ce cas au constructeur: est-ce que sa fraise rotative « bio » peut aussi travailler en mode classique, par exemple à 20cm de profondeur?
Alpego et Valentini
Lors de la démonstration de Piré, deux modèles se faisaient face. D’une part une Alpego FZ30, réglée à 232tr/min. Ses pignons interchangeables offrent en fait une plage de 146 à 424tr/min, avec la prise de force en 1000tr/min. D’autre part une Valentini Super Squalo (importée par Stecomat), tournant pour sa part à 400tr/min.
Capot réglable pour ces fraises rotatives
Ces deux modèles Alpego et Valentini disposent d’un châssis intermédiaire pour reculer la machine et laisser la place aux roues de jauge avant. L’une possède en plus des roues de jauge à l’arrière, pour mieux suivre le sol. Sur le marché, on trouve également des fraises à roues de jauge avant plus petites. Les trois points d’attelage reçoivent simplement une petite rallonge. C’est par exemple le cas chez Falc, Kuhn ou Maschio. Globalement, plus le diamètre de ces roues est important, plus le porte à faux vers l’arrière augmente. Côté volet réglable, deux technologies coexistent : ouverture manuelle ou hydraulique. L’hydraulique a pour avantage qu’on ferme le volet en bord de champ pour éviter de projeter sur la route.
Comparaison avec un Dynadrive
La démonstration de Piré a permis de voir au travail un challenger aux fraises rotatives, le Dynadrive de Bomford. Cet outil auto-animé avance plus vite, entre 8 et 12km/h, et ne risque pas de lisser le sol. Il a également montré sa capacité à extirper des racines de luzerne ou de rumex. Par contre, son contrôle de profondeur demeure moins fin, et sa puissance d’émiettement en un seul passage s’avère moindre.
En complément: