L’assistance de guidage est forcément une technologie de précision lorsqu’elle s’attaque au binage. Et forcément, elle a un coût. À Desherb’Innnov le 10 juin dernier, les animateurs du réseau cuma Christopher Brachet et Alexis Cochereau creusaient la présentation des trois systèmes les plus répandus sur le terrain. Alors, comment choisir le système de guidage pour sa bineuse?
Si les palpeurs plombent légèrement moins les montants d’investissement que les systèmes optiques ou de géolocalisation, ils sont en revanche assez limitants pour le binage du maïs. D’une part, ils contraignent les débits de chantier. D’autre part, «les palpeurs nécessitent un maïs assez développé.» Or moins de temps pour intervenir, c’est à coup sûr moins de surface réalisée à la fin de l’année.
Mécanique, optique et satellites: choisir le système de guidage pour sa bineuse
Avec le système de guidage par géolocalisation, le décimétrique qui assiste parfaitement le conducteur de tonne à lisier, de batteuse ou de faucheuse, pour un coût relativement modéré, n’est pas suffisant en binage. Ici, il faut une précision centimétrique. Il faut également que le dispositif soit doué de la répétabilité. «Pour que cela fonctionne, il faut que le semoir puis la bineuse passent avec le même tracteur», expliquent les intervenants. En dévers, «il peut y avoir une perte de précision. Doubler l’équipement en équipant aussi la bineuse est un optimum qui corrige ce défaut.» Cela impose d’ajouter une interface entre le tracteur et l’outil. Mais cela impacte l’investissement d’environ 5.000 à 10.000€ de plus.
Pour l’équipement du tracteur seul, les conseillers posent un repère d’investissement de l’ordre de 10.000€. «Il faut ensuite ajouter l’abonnement.» Quant au dispositif d’asservissement: «Nous avons deux solutions. L’hydraulique, qui est monté sur le tracteur. C’est le plus précis. Le système électrique est plus léger à mettre en œuvre et est transposable d’une machine à une autre.»
Compenser les défauts d’un système par les forces d’un autre
«En gros, la caméra double le prix d’une bineuse.» Le résumé d’Alexis Cochereau introduit un paramètre essentiel de l’activité de binage autoguidé. «Il faut rentabiliser ses investissements sur des surfaces importantes.» Heureusement et à l’instar du RTK, l’avantage de la caméra est qu’elle améliore les débits de chantier potentiels, lorsqu’elle fonctionne. Car les deux systèmes ont leurs inconvénients respectifs, même si «la technologie progresse», levant progressivement les freins. En Vendée, la cuma l’Orchidée a trouvé une solution simple: «sur nos deux bineuses récentes de neuf rangs, nous avons une caméra en plus du guidage RTK», explique son représentant Laurent Lesage.
Dans un territoire de bocage assez hétérogène, une demi-douzaine d’exploitations cultivent en bio 300ha de cultures de printemps. «Nous faisons entre deux et trois binages. Au premier passage, nous atteignons 2,5ha/h.» L’agriculteur vendéen explique que la technique est plutôt rodée au sein du groupe. «Un des adhérents s’est lancé en bio et a bien expérimenté la question depuis les années 90.» En 2012, la cuma a même investi dans sa propre antenne. Depuis, «nous sommes propriétaires de notre signal. À l’époque cela nous avait coûté 50.000€. En contrepartie, nous n’avons pas d’abonnement à payer.» Sans le tracteur (ni la conduite), «le binage nous revient à 30€/ha», dont 5€ pour le guidage RTK.
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