La charge de la mécanisation s’analyse avec une vision globale, et selon ses objectifs

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La charge de la mécanisation s’analyse avec une vision globale, et selon ses objectifs

Le coût de référence de la mécanisation est passé de 677 €/ha en 2021 à 789 €/ha en 2023 dans les élevages laitiers ayant 40 % de maïs dans leur SFP.

Indispensable facteur de production, la mécanisation représente aussi un poste de charges non négligeable des élevages de la région.

Jean-Claude Huchon, chargé de mission filière laitière à la Chambre d’agriculture des Pays de La Loire, indique quelques références et souligne l’importance de consacrer un temps de réflexion sur les charges de mécanisation dans l’agriculture.

Quel travail réalisez-vous sur les charges de mécanisation dans l’agriculture ?

Nous suivons particulièrement soixante-dix élevages en Pays de la Loire, dans le cadre du réseau Inosys. Chaque année, nous étudions leurs coûts de production, et notamment ceux qu’induit la mécanisation. Notre objectif est de fournir aux éleveurs des outils d’analyse et des références pour les aider à optimiser leurs décisions d’exploitation.

L’un des points forts de notre étude est la stabilité de notre échantillon depuis dix ans. Cela nous permet de mesurer des évolutions et de comparer les différents paramètres des systèmes.

Quelle est la part des coûts de mécanisation au sein des coûts de production ?

Ce poste représente souvent la deuxième charge, après l’alimentation. Il peut même devenir la première dans les systèmes herbagers. Entre 2021 et 2023, on observe par ailleurs une hausse des charges de mécanisation. Par exemple, dans les élevages laitiers ayant 40 % de maïs dans leur SFP, le coût est passé de 677 à 789 €/ha, soit une augmentation de 17 %. Cette hausse se retrouve également dans les exploitations bio.

Les premiers facteurs explicatifs sont l’augmentation des coûts des équipements et l’évolution des exigences de productivité. En effet, on tend à devoir agir plus rapidement sur des surfaces plus étendues. Les exploitants se tournent alors vers des matériels plus puissants ou plus larges pour optimiser le débit de chantier, notamment lors d’agrandissements.

De plus, la baisse de main-d’œuvre par unité de surface augmente le besoin en mécanisation, et la limitation de sortie des animaux engendre des coûts supplémentaires.

Y a-t-il des disparités au sein des exploitations enquêtées ? Comment identifier des marges d’amélioration ?

Oui, il existe une grande disparité dans les coûts de mécanisation d’une exploitation à l’autre. Cette variabilité peut s’expliquer par de nombreux facteurs comme le nombre de chevaux par hectare, la surface pâturable ou les itinéraires techniques. Nous encourageons les exploitants à examiner en détail leur stratégie économique et de travail.

Chaque éleveur a ses propres valeurs et priorités. En comparant chaque exploitation à sa référence, on est ensuite capable d’initier une analyse fine et d’étudier chaque levier pour repérer les marges de manœuvre.

La Chambre d’agriculture et le réseau cuma proposent une formation de deux journées sur les bases de l’étude Mécalibre et qui valorise cette méthode. Le principe essentiel de l’approche est d’avoir une vision globale de sa stratégie sans perdre de vue son objectif. Il me semble enfin important de souligner un dernier point de réflexion : les coûts de mécanisation sont également liés aux émissions de gaz à effet de serre, que ce soit par l’utilisation de GNR ou la fabrication des équipements.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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