Combien vaut mon exploitation ?

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Combien vaut mon exploitation ?

La valeur de l’entreprise agricole est à analyser dans sa globalité, en intégrant son potentiel de rentabilité.

La dernière note de Think Tank Agridées décortique les mécanismes d’évaluation économique de la valeur de l’exploitation agricole. L'enjeu? Utiliser des critères objectifs pour en estimer le prix !

Combien vaut une exploitation ? A cette question, on peut y répondre de différentes manières. Dans les méthodes existantes d’évaluation de la valeur de l’exploitation agricole figure la méthode patrimoniale, indique OPTIMES. Le cabinet d’experts indépendants qui a rédigé la note d’Agridées sur ce sujet.

Une valeur patrimoniale

Avec cette méthode, on examine l’actif du bilan et on réévalue la valeur comptable de certains postes qui ne reflète pas toujours la valeur réelle. Parmi les postes susceptibles d’être réévalués, citons :

  • Les bâtiments : s’ils sont très spécialisés (ex : salle de traite), leur valeur peut fluctuer considérablement en fonction de la situation économique de la filière. Attention également s’ils sont construits sur le sol d’autrui.
  • Les matériels : ils doivent être valorisés à leur valeur vénale, « en apportant une attention toute particulière aux matériels ultra-spécialisés » précisent les auteurs de la note.
  • Plantations : la vigilance est également de mise lorsqu’elles sont implantées sur le sol d’autrui.
  • Stocks : ils devront généralement être réévalués selon les règles spécifiques qui existent en la matière.

Valeur de l’exploitation agricole : d’autres éléments valorisables

En dehors de biens comptabilisés au bilan, l’exploitation peut disposer d’autres atouts financiers valorisables. Exemple : un contrat-bail proche de son terme avec une valeur du matériel très supérieure au montant cumulé des échéances restantes et de la valeur résiduelle.

L’exploitation peut disposer aussi d’éléments incorporels « non palpables » qui représentent néanmoins une valeur économique. Citons notamment les DPB qui représentent une valeur patrimoniale. Mais aussi les améliorations culturales et autres améliorations réalisées par le preneur du bail rural. « Les travaux de transformation du sol en vue de sa mise en culture ou d’un changement de culture entraînant une augmentation du potentiel de production de plus 20 % », pourront être évalués économiquement.

Quelle valeur économique de l’exploitation ?

On peut aussi appréhender la valeur de l’entreprise par rapport à la rentabilité qu’elle peut dégager. C’est-à-dire le bénéfice « reproductible » que l’on peut en attendre. Cette valeur peut être éloignée de la valeur patrimoniale. On actualise l’évolution de l’EBE de l’entreprise dans les années à venir, tout en intégrant une marge de sécurité face aux risques qui pèsent sur les performances de celle-ci : risques sanitaires, conditions climatiques, volatilité du marché, en particulier sur les produits de niche …  On pourra ainsi attribuer éventuellement une survaleur à l’entreprise en vente.

Une valeur de « reprenabilité »

La valeur d’exploitation dépendra aussi bien évidemment de l’offre qu’un acquéreur est prêt à accepter. On désigne cette méthode sous la formule de « valeur de reprenabilité ». C’est-à-dire « la valeur qu’est capable de rembourser un acheteur, dépourvu d’autofinancement, qui sera rémunéré de son travail par l’entreprise qu’il achète » détaillent les auteurs de l’étude. Cette démarche incite le cédant à se confronter à la réalité économique à laquelle devra faire face le repreneur …

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