L’histoire de la cuma de l’Ill située à Muttersholtz, dans le Bas-Rhin débute en 1993. Quatre exploitants décident alors de créer une cuma. Leur but : développer en Alsace la production d’une nouvelle variété de pomme de terre à chair ferme, la charlotte.
Une cuma consacrée à la culture de la pomme de terre
Les opportunités qu’offraient cette nouvelle filière ont été la base de cette création. La culture de la pomme de terre nécessite du matériel de récolte, de conditionnement et de stockage spécifiques et adaptés, non pertinents individuellement. Sans cet outil et les aides financières associées, cette nouvelle production n’aurait pas pu voir le jour dans le secteur.
L’activité de la cuma n’a concerné que la production de pommes de terre pendant de nombreuses années. Les exploitants n’avaient pas le souhait de mutualiser d’autres activités. Ni le temps disponible et l’appui suffisant pour gérer une cuma plus développée. Au fil du temps, des mouvements d’adhérents se sont opérés. Certains exploitants individuels se sont regroupés en Gaec, mettant en péril la survie du groupe par manque d’adhérents.
Un nouveau souffle à la cuma de l’Ill avec l’irrigation collective
En 2019, un exploitant de la commune voisine de Baldenheim se lance dans un projet d’irrigation. Au fil des échanges avec d’autres exploitants, notamment sur les aspects techniques de raccordement électrique que financiers, plusieurs exploitants décident finalement de monter un projet collectif. Certains d’entre eux sont adhérents de la cuma. C’est donc naturellement que ce projet s’inscrit au sein de ce cadre coopératif et redynamise la structure.
Une dynamique importante se met en place et la cuma se structure. En 2021, un nouvel investissement accélère son développement. La cuma achète une tonne à lisier avec une rampe pendillards. L’acquisition de cette nouvelle machine entraîne l’adhésion de nouveaux membres. Les évolutions réglementaires et les enjeux relatifs à la qualité de l’eau dans le secteur avec le captage prioritaire d’Hilsenheim et la préservation de la nappe d’Alsace encouragent les exploitants à anticiper et évoluer dans leurs pratiques.
Vers un GIEE
Accompagnés par la frcuma Grand Est, ils constituent le Giee Agroried pour progresser techniquement en groupe (agriculture de conservation des sols, désherbage mécanique, etc).
S’ensuivent plusieurs investissements dans des matériels de désherbage mécanique (herse étrille, rotoétrille, etc), possibles grâce au collectif. Le dernier matériel arrivé dans le groupe est un andaineur à tapis offrant aux éleveurs adhérents une polyvalence et une qualité de récolte des fourrages accrue, importante pour l’autonomie fourragère des exploitations.
Pour assurer le bon fonctionnement du groupe et optimiser l’efficience des investissements, la cuma s’est organisée : rédaction d’un règlement intérieur, création de groupe WhatsApp pour la gestion des matériels, calculs de coûts de revient systématiques, etc.
Cuma de l’Ill : un groupe soudé et ouvert
Les adhérents sont unanimes, les créateurs, comme les cumistes actuels : « Nous sommes une cuma à taille humaine de huit adhérents. » Le groupe fonctionne bien, mais n’est pas fermé à l’arrivée de futurs adhérents, du moment qu’ils partagent leur philosophie.
La gestion des plannings des matériels est facilitée par des dates d’intervention qui s’échelonnent grâce aux pratiques agricoles des adhérents qui diffèrent légèrement. Ils accordent une forte importance à l’honnêteté (casse, difficulté) et espèrent ainsi pouvoir continuer à acquérir du matériel récent et innovant qu’ils ne pourraient pas acheter seuls, le tout dans une ambiance de travail collective agréable.
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