Quoi de mieux que de comparer les outils pour bien faire son choix. C’est dans cette optique que la frcuma de Bourgogne Franche-Comté a organisé un webinaire afin de permettre aux participants de mieux choisir leur semoir de prairie. En échangeant librement avec cinq propriétaires différents, les responsables de matériels de cuma peuvent connaître les avantages et inconvénients des différents modèles. Retour sur les avis des utilisateurs sur les semoirs de prairie.
L’écartement idéal
Stéphane Courtois, responsable du semoir Vredo à la cuma des Fournets 2000 témoigne. « Nous avions auparavant un semoir de prairie avec un écartement de 13 cm. Le groupe voulait revoir cet entre rang et a alors acheté un Vredo de 2,9 mètres de large doté d’un écartement de 7 cm au prix de 26 000 euros. Nous l’avons depuis quatre ans. Nous sommes satisfaits de notre achat. Il fait un meilleur travail. Les semis sont plus réguliers. »
Il continue : « Toutefois, il faut l’avouer, le semoir n’est pas utilisable après un labour ou lorsque le terrain est travaillé. Dans ce cas, le semoir entraine la terre avec lui. Le sol doit tout de même être assez meuble sinon les disques ne fonctionnent pas bien. Certains adhérents l’utilisent pour réaliser des semis directs de céréales, mais à faible échelle, 10 ha l’année dernière par exemple. »
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La cuma des Fournets 2000 utilise un semoir de prairie Vredo. (Crédit : Frcuma BFC)
Avis sur les semoirs de prairie : des outils robustes
Le responsable du semoir Vredo à la cuma des Fournets 2000 indique : « Son utilisation varie selon l’état des prairies et les conditions météo. En 2023, nous avons sursemé 135 ha alors qu’en 2024 seulement une quarantaine. Le prix d’utilisation varie de 25 €/ha comme lorsque nous l’avons beaucoup utilisé à beaucoup plus comme l’année dernière. »
Côté entretien, il précise « depuis que nous l’avons acquis, les frais sont assez restreints. Le semoir de sursemis de prairie est assez costaud et ne demande pas d’entretien spécifique. Quant à la traction, l’outil est assez lourd, avec ses deux tonnes. Il faut donc prévoir au moins 100 chevaux et équiper le tracteur de masses. Ainsi, on peut semer à une vitesse entre 5 et 7 km/h. Les réglages sont manuels avec une roue de jauge à gérer. Avec un semis à une profondeur d’un centimètre sur une prairie naturelle, la levée trois semaines après est assurée. »
Des atouts dans un terrain meuble
Olivier Baudet, président de la cuma du Val du Drugeon donne son avis. » Dans notre cuma, nous avons toujours eu un semoir de prairie. Avant, nous avions également un Vredo, mais nous n’étions pas satisfaits de son travail dans les sols meubles, abimés par les campagnols par exemple. Le groupe s’est donc tourné vers la marque Guttler. »
Il précise que « la cuma s’est rééquipée en 2022 et a redimensionné son matériel. Lorsque les dégâts de campagnols sont importants ou la météo pas favorable, le semoir n’était pas facilement disponible. »
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La cuma du Val du Drugeon a acheté le semoir Guttler après avoir utilisé pendant plusieurs années le semoir Vredo.
Mélange terre et graines
« Nous avons donc revendu notre semoir Guttler de 3 mètres ainsi que le rouleau de 8,3 mètres pour l’achat d’un semoir de la même marque de 6 mètres, un Greenmaster avec une herse à 22 000 euros et un rouleau Mayor 640, équipé d’une barre niveleuse, au prix de 14 000 euros. Pour emmener cet ensemble, il faut prévoir un tracteur d’au moins 120 chevaux. On peut semer jusqu’à 12 km/h « , précise Olivier Baudet.
Il confie être » satisfait de notre achat. La lame niveleuse est équipée de dents scarificatrices. Les dents de la herse permettent de bien mélanger la terre et les graines. Le rouleau indépendant permet de bien rappuyer les semis. Nous l’utilisons pour la moitié des surfaces, qui varient selon les années, au printemps, après une première coupe d’herbe ou un déprimage. Et l’autre moitié à l’automne. Nous facturons l’utilisation du semoir de prairie au forfait à 360 €/an pour la vingtaine d’éleveurs qui se la partagent et le rouleau à 180 €/an. Son atout est qu’on peut l’utiliser après un labour sans problème, seuls les réglages sont à modifier. »
Avis sur les semoirs de prairie : semoirs de prairie tout-terrain
Christophe Vandevoorde, trésorier de la cuma du Val d’Usiers rapporte son expérience. « Nous avons choisi la marque He-Va, un semoir de 4,5 mètres repliable trainé, acheté 26 000 euros en 2021. »
Il explique : » Le groupe avait envie d’avoir un matériel capable de semer sur un sol labouré comme sous des couverts. Equipé de deux dents sur une herse indépendante et de lames niveleuses pour raboter les taupinières, nous avons trouvé le bon compromis. Nous l’utilisons donc en sursemis lorsqu’il n’y a pas trop d’éléments végétatifs ou pour les semis après la moisson. Dans ce cas, il faut être vigilant face aux résidus de récolte. On peut donc semer de la luzerne, des céréales ou même des pois avec l’outil.
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Le semoir He-Va est utilisé par les adhérents de la cuma du Val d’Usiers. (Crédit Frcuma BFC)
Prix au forfait
Nous l’utilisons pour semer entre 400 et 50 ha par an. Cela dépend des besoins des adhérents. Nous le facturons 20 €/ha à chaque adhérent. C’est un forfait. Pour l’entretien, on compte 9 €/ha chaque année, c’est plus que pour un semoir de 3 mètres. Ici, c’est plus le vérin hydraulique de repliage qui s’use rapidement et vieillit mal. Il faut, pour l’utiliser, prévoir un tracteur de 140 chevaux minimum. »
La simplicité avant tout : un avis sur les semoirs de prairie
Sébastien Bourgeois, responsable du semoir APV de la cuma des Ecombelles ajoute son point de vue. » Nous nous sommes équipés d’un semoir pneumatique de 6 mètres avec un repliage double et une lame niveleuse. La cuma possède un rouleau indépendant qui permet de rappuyer la graine, si besoin, avec un deuxième passage. Nous avons choisi ce système pour apporter plus de disponibilités aux adhérents. En 2021, l’avions choisi pour son prix de 13 850 euros et sa simplicité d’utilisation. En effet, la graine est soufflée et projetée sur un éclateur en tôle, c’est un semis à la volée, mais pour cela, les graines ne doivent pas être trop grosses. Les réglages restent mécaniques. »
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La cuma des Ecombelles a choisi le semoir APV pour ses chantiers. (Crédit : APV)
Il poursuit : « Nous l’utilisons plus pour réparer les dégâts de mulots que pour un sursemis de prairie. L’outil demande peu d’entretien sauf pour l’usure des dents. Le prix d’utilisation du semoir est fixe et dépend de la SAU totale de l’adhérent. Ainsi, il ne varie pas selon les années. Car l’outil peut semer de 10 à 400 ha par an. Pour le conduire, un tracteur de 80 chevaux est suffisant. La vitesse de travail avoisine les 9 km/h dans des terrains un peu difficiles. »
Avis sur les semoirs de prairie : la précision est de mise
Bruno Morel, responsable du semoir Erth de la cuma la Fourmi apporte son témoignage. » Nous avons créé l’activité de semis de prairie il y a deux ans avec l’achat d’un semoir Erth de 3 mètres de large de 26 000 euros. Il est équipé de trois châssis réglés hydrauliquement et la pression de l’élément semeur est compensée lorsqu’il y a des bosses ou des trous. Avec son système pneumatique, on joue davantage sur la précision du travail ».
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Depuis deux ans, la cuma la Fourmi a fait l’acquisition du semoir Erth.
Rouleau classique si besoin
Le responsable du semoir Erth de la cuma la Fourmi continue : « À cela s’ajoutent deux herses, une à l’avant, une à l’arrière et un rouleau lisse à l’arrière. Cependant, celui-ci peut vite s’encombrer de terre et n’épouse pas toujours bien le sol. On repasse donc souvent avec un rouleau classique après le semis afin de favoriser le contact terre-graine. L’objectif était de développer le pâturage de nos animaux. Avec un semis en ligne, on voit le travail que le semoir réalise et on est très satisfaits de la précision et de l’assurance de levée de l’herbe.
Pour l’utiliser, un tracteur de 100 chevaux est suffisant. La vitesse de travail peut aller jusqu’à 12 km/h. L’idéal est d’avoir un sol meuble. Une vingtaine d’adhérents se le partagent. Ils s’engagent selon les surfaces de SAU totales afin de ne pas faire varier les coûts d’utilisation tous les ans. Seul bémol pour cet outil, c’est sa robustesse. Nous avons remarqué que le châssis se fissurait, mais c’était un défaut de fabrication. Côté entretien, il faut prévoir un peu de temps pour graisser les éléments. Autrement, les dents ne présentent pour le moment pas d’usure. »
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