Les prairies sont essentielles à l’activité d’élevage qui caractérise si bien le Jura. Face aux différentes périodes de sécheresse et autres aléas naturels comme les dégâts de campagnols par exemple, l’autonomie alimentaire des exploitations peut être mise à rude épreuve. Dans cette optique, le mardi 15 octobre 2024, une vingtaine d’agriculteurs se sont réunis au Gaec Berepion, à Thoiria, dans le Jura, pour une journée technique dédiée à la durabilité des prairies. Cette journée « Favorisons la durabilité des prairies » avait pour objectif de donner des outils simples pour faire un diagnostic de prairie et des leviers mécaniques pour les dynamiser.
Diagnostic de prairie : de la flore au sol
Sylvie Bonbrun, conseillère à la Chambre d’agriculture du Jura, a donné des outils pour faire le diagnostic de sa prairie avant d’intervenir pour la rendre plus durable. L’observation de la flore des prairies est un élément important, mais connaître la structure du sol est tout aussi essentiel pour comprendre et améliorer sa prairie. Certaines plantes sont des bio-indicateurs de l’état du sol.
Par exemple, le pâturin signale un sol compact ou encore le rumex et le pissenlit indiquent un sol riche en azote. L’acide citrique et l’eau oxygénée, que l’on trouve facilement en pharmacie ou magasin, sont deux outils qui permettent de pousser un peu plus l’analyse. L’acide citrique réagit en contact avec le calcaire actif. S’il n’y a pas de réaction d’effervescence, cela signifie qu’il faudra chauler à vie cette parcelle. Quant à l’eau oxygénée, elle réagit lorsqu’il y a une bonne activité biologique dans le sol.
Sursemis de prairie : pas une solution miracle
Si le sol fonctionne bien et que la prairie est dégradée, on peut réaliser un sursemis de prairie pour améliorer la qualité et la quantité du couvert végétal.
Pour réaliser un sursemis de prairie, il est possible de trouver des semoirs à tous les prix avec des techniques bien différentes. En fonction du sol, des conditions climatiques, tous les semoirs ne garantissent pas le même résultat.
Deux semoirs bien différents ont été présentés. Le Grenn Master de la marque Guttler sème à la volée. Les différentes options de ce semoir permettent de herser, scarifier et rouler en même temps que le semis, en un seul passage. Il faut régler l’agressivité des dents pour maximiser la destruction des plantes en place et ainsi laisser la place aux nouvelles semences. Son prix est de 24 000€ en trois mètres.
Observer et agir
Le semoir Agriseeder de la marque Erth est un semoir à disques polyvalent. S’il n’est pas spécialisé dans le sursemis, il permet tout de même l’implantation de différentes cultures. Il nécessite un couvert végétal très dégradé, afin que la végétation en place n’empêche pas la germination des semences. Son prix est compris entre 25 et 30 000 € en trois mètres également.
Toutefois, il est parfois nécessaire de patienter deux ou trois ans afin d’observer les résultats d’un sursemis. Mais la technique n’est pas une solution miracle. Si le sol ne dispose pas de calcaire actif, le trèfle ne s’implantera pas durablement sur la prairie par exemple. Alors avant d’intervenir, on observe !
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