L’avez-vous vu passer? Sur son secteur, la cuma la Clef des champs intervient chez une vingtaine d’adhérents pour les semis de maïs, avec un semoir Tempo F8 (Väderstad), pour une surface annuelle de l’ordre de 480ha. Pas évident de le trouver et de le suivre, malgré la vive bichromie de sa carrosserie: dans les champs, il travaille à un rythme de croisière de 11 à 14km/h.
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«On peut aller plus vite encore», affirme Christophe Le Crom, qui pilote l’engin, «mais selon les variétés, avec la forme de la graine, on peut alors perdre un peu sur la qualité de semis.» Avec des grains plus gros, «il faut réduire un peu sa vitesse. Il y a quelques variétés comme ça, on les connaît, c’est un coup à prendre», confirme Jean-Noël Dolo, responsable de la cuma, qui mène aussi parfois le semoir. Le salarié reprend: «Le plus vite que j’ai déjà fait, c’est à 18km/h», mais ce sont surtout les conditions de travail de l’opérateur qui deviennent limitantes.
Derrière lui, les huit éléments semeurs travaillent alimentés par des moteurs électriques, «il y en a 24 au total, que ce soit pour la graine, l’engrais ou le microgranulé», et le chauffeur-mécanicien ne relève aucun incident particulier dans la carrière de son Tempo. «Nous venons de changer les disques semeurs et quelques autres pièces d’usure cette année», alors qu’il atteint les 1.900ha semés depuis son arrivée dans le Morbihan.
Un semoir pour deux herses
A ces cadences, le conducteur apprécie le système de coupure de tronçons, même si la communication entre les satellites, l’antenne du tracteur et le boîtier du semoir a parfois conduit à un résultat aléatoire. Prendre en main ces fonctions de localisation est peut-être le seul bémol que Christophe Le Crom et Jean-Noël Dolo identifient. «Avec du RTK, ça fonctionnerait certainement mieux», analyse le vice-président de cuma, «mais on sème du maïs qu’on va vendre à 120€… En légumes, ce serait certainement différent, mais là, il faut aussi raisonner l’investissement et les charges.» Pour le reste, la fiabilité et la robustesse attendues par le groupe sont au rendez-vous. La facilité d’utilisation et d’entretien convient à leur salarié.
Un seul chantier, organisation des herses rationalisée
La cuma avait comme autre objectif de remplacer deux semoirs par celui-ci. Là aussi le contrat est rempli et l’organisation de la saison de la cuma est plus fluide. «Il pourrait faire du semis direct mais nous n’avons pas le kit adapté.» Le Tempo de la Clef des champs qui ne sert qu’au maïs, passe donc principalement après une herse rotative. Pour lui préparer le terrain, il en faut même quasiment deux comme celles de la cuma. «Idéalement, on prépare la veille la surface à faire par le semoir sur la journée. Avant, les herses pouvaient plus souvent aller faire d’autres chantiers», se souvient Christophe. «Avec nos deux herses, nous devions jongler pour que nos deux semoirs de six et huit rangs aient suffisamment de surface prête», confirme Jean-Noël. Avec un outil capable de couvrir 6ha/h, la donne change un peu. «En réalité, en incluant la surveillance, le remplissage… ou les tours de parcelles, on est plutôt aux environs de 4ha/h», analyse le chauffeur. Reste que désormais, «nous n’avons plus qu’un seul chantier de semis à mener», insiste Jean-Noël Dolo.
Quelques plis à prendre
L’organisation doit être à la hauteur car plus l’outil est performant, plus le temps compte. Jean-Pierre Gillard, adhérent, qui met 46ha de maïs grain au menu du semoir, agrée: «Il faut avoir préparé les sacs le jour où il vient et lui donner un coup de main pour ne pas qu’il perde de temps.» L’éleveur de porcs constate que, cette année où les chantiers ont pris du retard à cause des épandages de lisier, avoir un tel semoir rapide sous la main a un côté rassurant. «Les deux dernières années, en deux jours, mon maïs était semé.» Quant à la qualité du semis: «Je n’ai absolument rien à y redire.» Mais finalement, pour le vice-président de cuma, le planning du semoir est moins chargé que l’an dernier vu que tous les chantiers de lisier ne sont pas encore assurés. «Sur le semis, c’était plus tendu l’an dernier.»
Pas convaincus par le combiné
Malgré cela, si la surface réalisée correspond aux prévisions, «nous sommes en capacité de faire plus de surfaces», affirme Jean-Noël Dolo. La preuve, pour sa première campagne, il avait emblavé 600ha. Pour les prochaines, «l’activité devrait se maintenir», même avec le regain d’intérêt dans le secteur pour le semis sous plastique. La cuma la Clef des champs semble avoir trouvé un équilibre avec son outil bien partie pour connaitre une belle carrière. «On avait aussi essayé le combiné pendant 2 ou 3 ans mais on a vite abandonné», reprend le vice-président. En cause, les débits de chantiers et l’hétérogénéité pédologique: «Certaines terres sont moins exigeantes pour la herse, on peut travailler à 10km/h et là, le combiné reste limité, la herse n’est pas bien valorisée.» Le semoir peut donc continuer de travailler tranquillement. Lui trouver un substitut n’est pas au programme. De son côté, le tracteur Fendt de 150ch qui le tire avec ses roues spécifiques pour passer en inter-rangs, continuera sa saison, toujours avec des interventions auprès du maïs et ainsi chaussé, avec la campagne de désherbage mécanique.
Les coûts détaillés de la prestation de semis rapide et d’autres exemples de prestations complètes réalisées en cuma seront à retrouver dans le spécial Entraid Morbihan 2018.
Retrouver d’autres matériel performants:
15km/h de moyenne au semis de maïs avec l’Exact Emerge 1725 TN