Éloge de la simplicité. D’aussi loin qu’elle existe, la cuma du Granit propose à ses adhérents un outil de labour à cinq corps. Pour autant, son actuelle charrue Demblon est arrivée en 2020, en renouvellement anticipé d’un modèle à largeur variable. Fixe, celle-ci travaille en 16’’. « Plus personne ne touche aux réglages. Et ça fonctionne très bien. Ce n’est pas un matériel compliqué », résume Éric Fretay, éleveur et président de la coopérative située à Louvigné-du-Désert (35). Avec la variation hydraulique sur la précédente, « le système finissait sans doute par prendre du jeu », ajoute-t-il, avant de conclure : « Nous étions trop souvent chez le mécanicien. »
Manque de main d’œuvre pour les interventions culturales
Dans ce secteur d’élevage laitier, les sols « sablo-argileux » s’avèrent favorables à la culture. Ils sont en même temps relativement peu exigeants avec le matériel. Le président indique : « Nous sommes entre 16 et 20 tMS/ha en maïs. » La culture fourragère annuelle est ici stratégique. La charrue Demblon sert en premier lieu à la préparation de ses implantations. Derrière un couvert hivernal, un déchaumage au moment de l’apport de fumier précède le labour.
« On le reprend à la herse rotative avant de semer », schématise l’éleveur, tout en précisant que les interventions culturales ne sont pas les tâches prioritaires des exploitations. Celles-ci sont majoritairement des entreprises individuelles, sans salarié. « Nous manquons plutôt de main-d’œuvre sur nos exploitations. Nous nous concentrons surtout sur le suivi des troupeaux. » Éric Fretay justifie ainsi que les adhérents de la cuma, pour faire face à des calendriers contrariants, sollicitent régulièrement l’entrepreneur sur ce genre d’interventions.
Le choix de la charrue Demblon après une démonstration concluante
Aussi, les objectifs de la cuma prennent en compte cette dimension. À l’extrême, elle fournit du matériel d’appoint pour les travaux des champs, qui ne sont pas la priorité des éleveurs. Cela se traduit dans les investissements. « Dès le départ, nous savions que nous ne pourrions pas tout faire. Nous ne voulions donc pas nous engager dans des investissements trop lourds alors que nous n’avons pas la main-d’œuvre pour les valoriser », insiste l’agriculteur. De la même manière, les décisions d’achat restent axées sur du matériel que les adhérents peuvent utiliser avec les tracteurs de leur exploitation. Besoin maximal : 150 ch.
Troisième outil, troisième marque qui laboure à la cuma du Granit depuis sa création en 2006. Son choix de Demblon fait suite à une proposition de son mécanicien privilégié. Puis à une démonstration concluante sur un hectare de prairie. Le président se souvient : « Nous avions été un peu surpris que le travail soit aussi bien fait en ne labourant qu’à 20 ou 22 cm. » Seul défaut de l’outil en action ce jour-là : « Elle n’avait pas de non-stop hydraulique. Nous avons vu que c’était nécessaire pour nous », explique le représentant du groupe, également convaincu par l’offre de reprise du précédent matériel.
Évolution des pratiques techniques
Du fait de la profondeur de travail réduite, « jusqu’ici nous labourions plutôt à 25 voire 30 cm ». L’utilisateur juge la charrue Demblon « peu tirante ». « On fait une dizaine d’hectares sur la journée à presque 7 km/h », et avec une consommation de GNR qu’il estime à 20 l/ha avec un Fendt de 140 ch (4 cylindres).
Le changement de matériel a aussi résolu les soucis de traction d’un autre membre du groupe : « Le système de largeur variable ajoute du poids sur l’arrière. Son tracteur de 120 ch se mettait en sécurité », rapporte le président. « Là, il n’a pas de problème pour lever celle-ci. » Le responsable observe enfin un autre avantage. Comme le mécanicien local travaille avec la marque, il est moins compliqué d’avoir les pièces. Éric Fretay table sur un changement annuel du jeu de pointes, pour un coût d’entretien qui reste jusqu’ici de l’ordre de 350 €.
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