En la personne de son andaineur à tapis Sip, la cuma Secoppa a trouvé un matériel plus technique que l’habituel outil mono-rotor. Le constat est d’autant plus flagrant dans les champs de luzerne. Il y a tout d’abord le fonctionnement du boîtier (notamment les mises en sécurité) et le fonctionnement hydraulique de la machine qu’il faut comprendre. « Pour ma part, j’ai pu peaufiner l’utilisation de certaines fonctions après 80 ha, c’est-à-dire à ma cinquième coupe. C’est à ce moment-là que j’ai trouvé quelques astuces spécifiques à la luzerne », confie Rodolphe Lormelet. Il est l’un des deux adhérents qui se spécialisent sur la conduite de l’andaineur à tapis.
Un andain tous les 7 à 9 m, indépendamment du rendement en luzerne avec l’andaineur à tapis Sip
Face à la technicité des matériels, Rodolphe Lormelet explique l’organisation qui se profile au sein de la cuma Secoppa : « Nous sommes deux adhérents à avoir conduit cette année l’andaineur à tapis Sip pour tout le monde. Quand la filière de luzerne sera en route, nous aurons un autre matériel relativement complexe à gérer : l’autochargeuse. Du fait de son gabarit, elle demandera une certaine expérience de conduite, notamment pour les traversées de villages. Peu d’adhérents devraient la conduire également. Pour équilibrer, il faudra sûrement faire une banque d’entraide. D’autres adhérents pourront faire la fauche ou le fanage par exemple. »
Cette première campagne aura prouvé des particularités de la luzerne qui impactent l’organisation des chantiers de la cuma spécialisée. « Les brins de luzerne ont tendance à se tresser les uns les autres », explique l’utilisateur. « La matière prise par le module avant retombe à l’équerre sur celle qui est restée au sol. Cela ne pose pas de difficulté lors de la reprise par le tapis arrière sur un premier passage. Le travail reste de qualité. » En revanche, dans le cas d’un second passage pour grouper des andains, la luzerne forme des lianes. « Pas sûr que ces paquets sèchent bien dans le séchoir. » Aussi la cuma compte bannir cette pratique sur ses chantiers.
La luzerne ne se comporte pas comme du foin
De la même manière, les producteurs perfectionnent leurs pratiques sur toute la chaîne. « Selon le contexte, il ne faudra pas faucher de la même manière. Par exemple, si l’on ne fane pas, il faut pouvoir récolter la luzerne par la tête pour éviter d’incliner trop le pick-up. Ainsi nous limiterons le risque de cailloux et de pertes au champ », poursuit Rodolphe Lormelet.
Des adaptations du matériel
En outre, la cuma a déjà fait évoluer son andaineur Sip à l’origine adapté pour le foin. Tout d’abord avec l’installation d’un kit spécifique, développé par Sip, aux extrémités du pick-up. Ensuite, au cours de l’hiver, son concessionnaire a ajouté des cales de 5 cm sur les patins du module arrière. Rodolphe Lormelet explique : « Toute la saison dernière, nous avons travaillé en butée haute afin de ne pas avaler de cailloux. Malgré ça, c’était encore juste dans les luzernières en première année où les sols sont assez meubles. »
Il reste une amélioration qu’attend le chauffeur de l’andaineur à tapis Sip : « quand on prend un paquet, le tapis se met en arrêt sécurité mais on fait bien 10 mètres avant de s’en rendre compte. On va installer une caméra pour détecter plus rapidement les bourrages. Et quitte à mettre une caméra à l’avant, on va en mettre une aussi à l’arrière pour les manœuvres. »
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