Andaineur à tapis
Le groupe herbe de la cuma de l’Herbe Tendre a décidé d’investir pour améliorer les conditions de récolte de fourrages de ses six exploitations laitières. En février 2019, ces agriculteurs de St Victor-Malescours, St Pal-de-Mons, St Romain-Lachalm et Riotord ont opté pour un andaineur à tapis, dont ils ne regrettent absolument pas l’achat.
« La cuma avait une conditionneuse pour faucher et faire de l’ensilage. Mais nous avions des difficultés à améliorer la matière sèche (MS) à la récolte. La cuma fonctionne avec une ensileuse automotrice depuis une vingtaine d’années. L’ensileuse actuelle était équipée d’un pick-up de 4,20 m avec un chariot qui permettait de prendre deux andains de la conditionneuse. L’ennui, c’est qu’il fallait souvent dételer le pick-up pour aller sur la route et ce système n’a finalement pas permis de gagner en MS », expliquent le président de la cuma, Dominique Peyrard, et Stéphane Depouilly, trésorier et membre du groupe herbe.
La fauche à plat
Le groupe était à la recherche d’un système qui leur permettrait de gagner en MS le plus rapidement possible. « Notre idée, c’était de retourner les andains pour qu’ils sèchent plus vite. Or, avec un andaineur classique à rotors, on risquait d’introduire des pierres et de la terre dans le fourrage, ce qui entraîne un développement des butyriques dans le lait. Et les faucheuses-conditionneuses utilisées sur de l’herbe précoce n’apportent pas de solution en termes de séchage… », explique Dominique Peyrard. C’est ainsi qu’ils se sont tournés vers la fauche à plat, qui permet un séchage plus rapide de l’herbe à un moindre coût en carburant à la fauche. Les exploitations du groupe herbe se sont alors équipées de faucheuses ce qui a conduit la cuma à réfléchir à l’achat d’un système qui permette de ramasser plusieurs andains à la fois.
Après plusieurs essais via un particulier et un entrepreneur, le groupe herbe de la cuma s’est aperçu des gains importants qui pouvaient être faits en terme de MS comme en qualité des fourrages, grâce à l’emploi d’un andaineur à tapis.
Du fourrage bien sec et de qualité
La cuma s’est donc décidée à acheter un andaineur à tapis et un pick-up de la largeur de l’automotrice (3,20 m). Il a certes fallu débourser 53 000 € pour s’équiper de ce matériel mais à présent les éleveurs récoltent du fourrage bien sec. « Quel que soit le système, ce qui est important c’est de nourrir les vaches avec du fourrage sec ! », souligne Stéphane Depouilly.
La première campagne d’utilisation s’est très bien déroulée. Même s’ils n’ont pas encore pu l’évaluer avec exactitude, ces agriculteurs affirment avoir gagné en débit de chantier et en temps de travail : « Les chantiers sont rapides (3 à 4 ha/h) et la qualité de récolte bien meilleure. » Plus de matière sèche, des feuilles, en particulier celles des légumineuses, bien respectées. Facile à utiliser, selon la quantité d’herbe à ramasser, il est possible de travailler en 9,5 mètres ou en 7,5 mètres. Côté organisation des chantiers, chacun réserve la machine en fonction de ses dates de récoltes qui sont échelonnées puisque les agriculteurs se situent à des altitudes différentes.
Pour le président de la cuma, l’andaineur à tapis est un investissement pour l’avenir : « Il permettra d’attirer de nouveaux adhérents soucieux de produire du lait de qualité tout en économisant des aliments azotés. »
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Un projet similaire pour la cuma du Mont Tartas
La cuma du Mont Tartas, qui intervient sur le secteur de Landos – Pradelles, dispose d’une groupe ensilage dynamique qui envisage l’achat d’un andaineur à tapis. Explication avec le président de la cuma, Jean-Louis Bernard : « Cela fait 2 ans que nous louons à la journée un andaineur à tapis en vue de retourner nos luzernes et faire en sorte qu’elles sèchent mieux. Avec l’andaineur à tapis, le séchage des andains est bien plus homogène. Par contre, nous ne voulons pas d’un andaineur classique, car on ramasse trop de pierres ! » Aussi, la cuma projette d’acheter un andaineur à tapis d’une largeur comprise entre 3 et 3,5 m en attelage avant, dont le coût s’élève à 25 000 €. Toutefois, ce projet est encore en phase de réflexion car la cuma se confronte à plusieurs problématiques : « Pour l’instant, trois petits utilisateurs se sont engagés pour une surface de 150 ha mais, pour rentabiliser l’achat de l’outil, il nous faudrait 300 ha. L’andaineur à tapis implique l’utilisation d’un tracteur plus lourd. Tracteur que nous possédons mais que l’on utilise déjà pour d’autres tâches », explique Jean-Louis Bernard. A suivre…