Les agriculteurs seront contraints de trouver des alternatives concluantes à l’arrêt du glyphosate envisagé en 2021. Et ce n’est pas une sinécure puisque la molécule présente des avantages en termes de rapidité et de simplicité.
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Stéphane Martignac, conseiller en productions végétales à la chambre d’agriculture, et Cédric Parapel, conseiller en agro-équipement à la chambre d’agriculture et la Fdcuma, sont intervenus sur le sujet à l’AG des cuma corréziennes. Ils ont éclairé l’auditoire à partir d’une comparaison de 4 itinéraires culturaux appliqués sur une même rotation: prairies, méteil immature, maïs, céréales puis semis de prairies à nouveau.
4 itinéraires en comparaison
Les 4 itinéraires techniques étaient caractérisés de la manière suivante:
- chantier tout mécanique sans glypho, ni autres phytos;
- chantier mixte avec charrue sans glypho + désherbant sur maïs et céréales;
- chantier mixte sans charrue avec glypho + désherbant sur maïs et céréales;
- semis «presque direct» sans glypho + 1 désherbant;
- semis direct avec glypho sans autre désherbant.
Pour ce dernier itinéraire, aucun matériel de travail du sol n’était sollicité. Par contre pour les quatre autres étaient réquisitionnés l’un et/ou l’autre des matériels suivants: charrue agronomique (7 à 10 corps), déchaumeur à disques, bineuse, herse étrille avec ou sans semoir Delimbe,
Glypho = moins de temps
Les conseillers ont analysé le temps et le coût de chacun des itinéraires. Clairement, le semis direct génère des économies de temps significatives dans la mesure où le recours au glyphosate limite les passages d’outils. Le temps d’intervention est réduit à 3 heures !
Parallèlement, l’itinéraire «tout mécanique» qui exclut l’épandage de glyphosate entre cultures et de désherbant sur maïs et céréales, demande logiquement plus de temps de travail: 5 h 15.
Les autres itinéraires qui mixtent désherbage chimique et mécanique nécessitent également plus de temps à l’échelle de la rotation.
Coût comparable avec main-d’œuvre
Pour avoir une comparaison objective, il est préférable de comptabiliser le prix de la main-d’œuvre puisque des écarts conséquents de temps de travail existent dans les itinéraires comparés. La chambre d’agriculture de Corrèze a évalué ici à 19 €, le prix de la main-d’œuvre horaire pris en compte.
Avec cet indicateur économique, l’itinéraire tout mécanique où aucune dépense de phyto n’est engagée mais qui demande plus de temps, revient au final à 312,69 €/ha. C’est à peu près le même prix que le semis direct: 316,87 €/ha. La coût de revient de cet itinéraire est plus cher à la base en raison de l’achat de glypho. Mais il nécessite nettement moins de temps de travail.
En comparaison, les autres itinéraires mixtes qui associent chimie et désherbage mécanique, sont plus coûteux.
La comparaison menée ici est concentrée sur le coût économique et le temps de travail. L’étude n’aborde pas les résultats en matière de salissement et de rendement des parcelles. Mais ces observations offrent des références intéressantes pour commencer à raisonner la transition vers l’après-glyphosate…
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