La répulsion olfactive sur les pucerons de la betterave, efficace réellement ?

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La répulsion olfactive sur les pucerons de la betterave, efficace réellement ?

La société Syngenta annonce l'arrivée sur le marché d'un biocontrôle qui ferait fuir les pucerons vecteur de la jaunisse des betteraves grâce à une odeur.

La société Syngenta, couplée à la start up Agriodor, ont annoncé fin février l'obtention d'une dérogation d'utilisation d'un biocontrôle répulsif olfactif du puceron vecteur de la jaunisse des betteraves. Effet d'annonce ou réelle efficacité ?

La jaunisse de la betterave, transmise par les pucerons, est la crainte de nombreux producteurs de betteraves. Ils ont en horreur la campagne 2020 où de nombreuses plantes étaient atteintes de la maladie, réduisant les rendements dans de nombreux bassins de production. Depuis, le ministère de l’Agriculture a lancé le PNRI, plan national de recherche et innovation pour booster la recherche sur ce sujet. Parmi les solutions qui ont émergé, il y a les biocontrôles, des anti-pucerons avec une odeur répulsive pour faire fuir les pucerons.

Des anti-pucerons grâce à l’odeur

Fin février 2025, la société Agriodor, adossée à Syngenta, a annoncé l’obtention d’une dérogation d’utilisation du produit Insior Gr A. Cette solution de biocontrôle s’appuie sur une « technologie olfactive répulsive de biocontrôle pour lutter contre le puceron vert de la betterave, principal vecteur de la jaunisse », selon le communiqué.

Ainsi, « Insior Gr A diffuse une odeur répulsive contre les pucerons verts et offre ainsi trois modes d’actions complémentaires, poursuit l’entreprise. En les repoussant, en limitant leur reproduction et, enfin, en perturbant leur alimentation. » Le produit diminuerait donc le nombre et la fréquence des piqures. Mais ne serait efficace qu’en prévention au début des vols. Ou associé à un autre produit.

Une efficacité mitigée

L’ITB, institut technique de la betterave, teste depuis plusieurs années ce type de solution dans ses fermes expérimentales sous serres ou dans les champs. « L’utilisation d’allomones ou de phéromones, des répulsifs olfactifs, semblent ralentir les arrivées de pucerons, expliquait Amélie Monteiro, responsable de l’évaluation des biocontôles à l’ITB fin 2023. On remarque une diminution des populations de pucerons grâce à des odeurs répulsives. Toutefois, les résultats restent encore très variables. » Ils dépendent des conditions d’application et de leur combinaison avec d’autres produits.

Dans le cadre du PNRI d’autres solutions émergent. Parmi celles-ci, il y a aussi l’utilisation d’huile de paraffine ou de champignons pulvérisés sur les pucerons. Celles-ci semblent plus prometteuses avec des réductions de populations d’environ 40 % … mais deux semaines après leur application. D’autres entreprises travaillent sur la sélection génétique, l’ajout d’auxiliaires, l’ajout de plantes compagnes, sur la rotation ou sur l’environnement des parcelles. Mais pour le moment, aucune solution ne sort du lot.

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