L’agriculture de conservation des sols expliquée aux élèves

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L’agriculture de conservation des sols expliquée aux élèves

Les BTS Agronomie et Cultures Durables du lycée de Venours ont rencontré le GIEE du Loudunais pour comprendre les ressorts de l’agriculture de conservation des sols.

Le GIEE du Loudunais (Vienne) issu de la cuma du même nom rassemble des agriculteurs engagés vers l’agriculture de conservation des sols. Un parcours qu’on retracé les membres du groupe devant une classe de BTS agricole

Lancé depuis cet été dans sa deuxième édition, le GIEE (Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental) du Loudunais, se rassemble une fois par mois sous la houlette de Pierre-Antoine Brunel, agronome. 13 agriculteurs de la cuma du Loudunais composent le groupe. Une classe de deuxième année de BTS Agronomie et Cultures Durables d’Agricampus Venours est venue à la rencontre du groupe. Objectif : comprendre les changements de pratiques vers l’agriculture de conservation des sols.

Gros effort pour transitionner

La volonté de « transitionner » vers l’agriculture de conservation est liée à des motivations diverses. Peu importe l’étape à laquelle se trouvent les agriculteurs dans la transition vers l’ACS, tous reconnaissent les efforts qu’il faut fournir pour remettre en question ses pratiques. “Pour faire un changement, il faut avoir envie ! Avec le semis direct, on est toujours en apprentissage, c’est technique et le risque est plus important » témoignent les membres du groupe. Lors de la première édition du GIEE, une des actions réalisées a été de comparer les coûts de production en fonction des pratiques de chacun.

Les élèves sont curieux des impacts d’une diminution du travail du sol : « Quand il pleut et que le sol est humide, comment tu sèmes sans labourer ? demande l’un d’eux. « Si tu as un couvert bien fourni, tu peux semer quand il a flotté ! Et ça ne colle pas » répond Bertrand l’un des membres du GIEE. Son collègue Régis ajoute : Quand tu laboures et que tu sèmes au combiné, au-dessus la structure est magnifique mais en dessous c’est minable ! ».

Les impacts positifs de l’agriculture de conservation des sols

Julien, autre agriculteur du GIEE complète : Tout ce qu’on fait en agriculture de conservation, ce n’est peut-être pas nous qui en profiterons, c’est peut-être la génération d’après. Mais on améliore le sol et il sera encore cultivable pour les prochains ».

Julien partage une anecdote sur cette transition :  “Il y a un an, lors d’une soirée des moissons, il était un peu tard… mes collègues ont commencé à me dire que mon système et mes pratiques, c’était un peu n’importe quoi ! Je m’en suis pris plein la tête toute la soirée. Mais le résultat à la fin de la moisson c’est que c’est moi qui avait le meilleur rendement. Ce n’était pas souvent arrivé dans ce sens-là, mais c’était la bonne année pour que ça arrive ! Ils ont reconnu que même si mes pratiques sont différentes des leurs, c’est quand même pas déconnant. Le regard de l’environnement autour et des collègues en conventionnel n’est pas toujours évident.”

Trop de bio, pas assez d’ACS dans les cours ?

Certains étudiants de la classe de BTS déplorent la vision centrée sur l’environnement et sa préservation qui leur est imposée dans leur formation et dans les réglementations agricoles. “Là vous êtes en ACS mais ça nous change, parce que sinon, on ne voit que des bio, on ne parle que de couverts et de biodiversité”.

Régis répond : “Quelle image veut-on renvoyer à l’opinion publique ? Plus l’image sera propre, mieux ça se passera. Aujourd’hui le monde rural et encore plus les agriculteurs, sont minoritaires. Il faut faire des efforts, de la pédagogie. Prendre du recul et remettre en question ce qu’on fait ou ce qui a toujours été fait. On vit dans une société différente. Agriculteur, c’est un métier où tu es tout de suite vu. Donc il faut savoir se remettre en question, expliquer et faire passer les bons messages”.

L’exercice pédagogique mené devant les élèves du lycée agricole de Venours montre la nécessité de communiquer sur les différentes façons de réaliser son métier d’agriculteur. Sur la diversité des pratiques mises en place et les raisons qui poussent certains à aller vers de nouveaux modes de fonctionnement …

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