Agriculteurs et pompiers à la fois

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Agriculteurs et pompiers à la fois

Les adhérents de la cuma du Sud-ouest de l’Oise ont investi dans deux cuves à eau pour se prémunir contre les incendies. Chaque d’entre elles coûte 3 700 €.

La cuma du Sud-ouest de l’Oise a investi il y a un an dans deux cuves à eau. Attelées devant chaque tracteur qui conduit la presse, elles permettent d’agir en cas d’incendie.

Période critique pour les agriculteurs céréaliers de l’Oise, la moisson peut présenter des risques d’incendie. Alors depuis deux ans, les agriculteurs picards sont incités à s’équiper de cuves et matériels pour lutter contre le feu au moment venu.

Mauvaises expériences

La cuma du Sud-ouest de l’Oise a tout de suite voulu s’équiper. « Nous avons déjà eu deux de nos presses qui ont pris feu, se souvient Benoît Guerout, adhérent et agriculteur. Ça part vite et le temps que les pompiers arrivent, il est souvent trop tard. »

En 2022, lors de la canicule, ce sont 700 hectares incendiés dans la plaine. Alors en juin 2023, à l’initiative des élus syndicaux locaux, du conseil départemental et de la MSA, une réunion a été organisée. Les pompiers présents ont voulu sensibiliser les agriculteurs aux risques d’incendies pendant la moisson. Une application mobile a ainsi été dévoilée. « Elle permet de nous géolocaliser rapidement, explique l’agriculteur. Et nous sommes en réseau avec les autres agriculteurs du département. »

Aides à l’achat

En plus de ce dispositif, lorsque la température est trop élevée et sèche, la préfecture demande à tous les agriculteurs d’avoir un déchaumeur attelé sur un tracteur à proximité des chantiers ainsi qu’une tonne à eau. « Pour faciliter l’équipement, ce jour-là, la MSA et le conseil départemental ont annoncé vouloir financer l’achat de ce matériel à hauteur de 1 500 € pour chaque exploitation, ajoute Thierry Fraiture, président de la cuma. Nous avons décidé d’investir également en cuma. »

En 2023, le groupe décide donc d’acheter deux cuves de 600 litres attelées directement aux deux tracteurs qui conduisent les presses du groupe. « Des extincteurs équipent aussi chaque tracteur », précise Benoît Guerout. Pour cela, la cuma a bénéficié d’une subvention de 1 000 € par cuve achetée.

Matériel fiable

« Cela revient à 2 600 €/cuve, calcule le président. Nous les avons passés en frais généraux. » De son côté, pour les travaux des champs qu’il réalise l’été, il a investi dans une pompe à eau équipée d’un moteur thermique et d’un tuyau qui se déroule. « Elle s’adapte à la cuve ou à la tonne à eau, précise Thierry Fraiture. Le moteur est fiable. Il le faut puisqu’il ne fonctionne quasiment jamais. Alors quand on l’actionne, il faut que ça réponde ! »

équipement incendie agriculteurs

Thierry Fraiture a investi de son côté dans une pompe à eau d’une valeur de 2 000 €.

Les agriculteurs n’ont jamais utilisé ce matériel mais ils sont sereins. Ils savent maintenant qu’ils ont les moyens de réagir si la situation devait dégénérer. Pour les incendies comme pour l’organisation de la cuma, rien n’est laissé au hasard. Les 80 adhérents ne lésinent pas sur les équipements… Quitte à ce qu’ils ne s’en servent pas, espérons-le, pour le dispositif incendie.

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