La question de l’agrandissement des exploitations a, par le passé, fait débat. Ce n’est plus autant le cas aujourd’hui, à écouter les témoignages de trois agriculteurs, invités à parler de leur expérience lors de la table ronde de l’assemblée générale de la fédération des cuma du Tarn-et-Garonne. « Je ne pense pas que l’agrandissement menace les cuma, a résumé Guillaume Pagès, de la cuma de Monclar. C’est davantage une question de personnes et de groupe. Chez nous, certains pourraient s’équiper en individuel. Mais le fonctionnement du groupe est basé sur l’entraide, avec des chantiers en trois huit, en cas d’accident. »
Agrandissement et collectif ? ça peut fonctionner
Jérémy Fraysse a apporté un point de vue complémentaire. « Dans notre cuma [la cuma de Saint-Cirq], nous ne partageons que quelques matériels spécialisés, comme l’effeuilleuse de maïs, avec un chauffeur et un calendrier. »
« L’agrandissement aurait un un impact différent sur chaque matériel, parfois positif, parfois non. Mais comme l’a dit Guillaume, c’est d’abord une question d’état d’esprit. »
Des propos volontaristes, appuyés par leur collègue Sébastien Guiraud : « Certaines cuma sont « endormies », mais c’est à nous de dire ce qu’on veut en faire et là où on veut aller. »
Augmentation des coûts des matériels
L’augmentation des coûts des matériels, selon les échanges, pousse aussi les exploitations à y regarder à plusieurs fois avant d’investir en individuel. D’autant que le secteur bancaire s’y penche, comme la confirmé Arnaud Pousthomis, du Crédit agricole Nord Midi Pyrénées.
Egalement invité sur l’estrade, il a précisé sa pensée. « Oui, ceux qui s’agrandissent et se spécialisent — en grandes cultures, en arbo, etc. – peuvent se poser la question de s’équiper seuls. Mais on a aussi des agrandissements qui conservent plusieurs ateliers. Et là, c’est autre chose. Nous préférons aider à financer des actifs en dur sur des durées longues. Les matériels sont une charge, donc pour nous les cuma, c’est du bonus. »
Agrandissement ou pas, tous trois ont souligné le fait que trouver et garder de la main-d’œuvre constitue en fait le nœud du problème. Les interventions de la salle ont confirmé ce sentiment.
Former les futurs actifs
La fédération, également confrontée à cette problématique, s’est positionnée pour apporter des solutions concrètes. Comme le partenariat noué depuis 2021 avec les lycées agricoles du département : les élèves se déplacent dans les cuma volontaires pour réaliser l’entretien des matériels. « Il s’agit de vos futurs salariés, et peut-être de vos futurs repreneurs et collègues », a souligné Denis Demon directeur professeur du lycée agricole de Capou. Manon Epardeau, du CFA Agricole du département, est également venue présenter les dispositifs de formations « des futurs professionnels à moindre coût ». Elle a aussi détaillé les nouveaux niveaux des aides pour ces embauches, de l’ordre de 6 000 € la première année.
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