Sept facteurs d’adoption des outils numériques en agriculture

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Sept facteurs d’adoption des outils numériques en agriculture

La chaire AgroTIC a défini après une étude auprès d'agriculteurs, sept facteurs d'adoption des outils numériques. Le prix reste un frein mais il n'est pas le seul.

L’utilisation des outils numériques en agriculture peine à se développer. Premier écueil souvent mis en avant reste le prix de ces technologies. Mais pas uniquement. La chaire AgroTIC s’est penchée sur les facteurs d’adoption. Et ils sont nombreux.

L’avenir de l’agriculture sera avec les outils numériques ou ne sera pas, aurait-on tendance à imaginer. Mais à ce jour, l’adoption des outils numériques dans l’agriculture et sur les exploitations se fait par parcimonie. Même si le premier frein établi et pris en compte par les filières agricoles reste le prix de ces technologies, d’autres facteurs viennent conditionner leur présence dans les exploitations.

Adoption d’outils numériques dans l’agriculture, sept freins

La chaire AgroTIC, portée par l’Institut Agro Montpellier et Bordeaux Sciences Agro, a étudié les freins au développement de ces technologies. « Nous avons recensé sept facteurs d’adoption des outils numériques dans les exploitations, annonce Victoria Ruiz, cheffe du projet. Il y a les conditions agro pédo climatiques, le parcours du décideur, le projet stratégique de l’exploitant, les caractéristiques des outils, l’environnement socio-technique, l’organisation du travail et l’accès aux subventions ».

L’étude a mis en avant que le facteur le plus déterminant à l’adoption du numérique reste le gain de performance. « L’outil numérique doit en plus apporter du confort à l’utilisateur, mais aussi de la fiabilité ainsi que de la précision », ajoute Jérémy Gorget, responsable du service développement chez Vantage AM.

Sauter sur l’occasion

Ce sont ensuite les conditions climatiques qui viennent déterminer l’utilisation du numérique. Pour le binage par exemple, la météo doit être sèche au moment de désherber, mais aussi plusieurs jours suivants l’opération. Les fenêtres météo idéales ne sont pas toujours très nombreuses. D’où l’importance d’avoir un outil performant.

C’est ensuite l’environnement de l’agriculteur qui va venir déterminer l’adoption de certains outils numériques. Il y a d’abord, le parcours personnel du décideur : le niveau d’études, l’entourage professionnel, l’engouement des collaborateurs, mais aussi s’il s’entoure d’un collectif ou s’il travaille seul.

Stratégie d’exploitation

Par ailleurs, le contexte socio-politique avec l’accès aux aides financières viendra jouer un rôle important dans l’adoption des outils numériques dans l’exploitation. « Ces technologies sont assez onéreuses, il est nécessaire d’aider aux investissements dans les outils numériques », estime le responsable.

Enfin, le projet stratégique de l’exploitant est primordial dans l’adoption. « En bio par exemple, l’utilisation d’outils numériques pour le désherbage mécanique est nécessaire, explique Victoria Ruiz, cheffe du projet. Il n’y a pas de rattrapage chimique possible. La précision et le débit de chantier apportés par le numérique est presque indispensable ».

Une étude qualitative sur l’adoption d’outils numériques dans l’agriculture

Avec les treize entretiens réalisés auprès d’agriculteurs ayant des profils très différents, la chaire AgroTIC a défini six personnages fictifs représentant différentes caractéristiques. L’étude portait sur l’utilisation de bineuse guidée par caméra ou GPS avec une antenne dédiée sur la bineuse. « L’utilisation de ce type de bineuses est représentatif de l’usage des outils numériques en agriculture, explique Victoria Ruiz. C’est une technologie mature qui permet de réduire les IFT, utilisée en grandes cultures, mais qui ne fait pas l’unanimité ».

Parmi ces six profils, il y a l’agriculteur qui a adopté ces technologies, mais qui demande à avoir un gain de précision, un débit de chantier plus élevé et qui nécessite de le former. Le second profil représente l’agriculteur réticent. Il ne veut pas dépendre du numérique et a peur du manque de fiabilité des outils. Le troisième a une appétence naturelle pour le numérique et est porté par ses confrères agriculteurs qui recherchent à réduire leurs IFT.

Efficacité et performance des outils

Pour le suivant, c’est à cause des impasses chimiques qu’il a décidé de se tourner vers des alternatives mécaniques. Le cinquième, lui, a perçu une pression de la part de ses voisins riverains et a été porté par la cuma à laquelle il adhère.

Enfin, le dernier profil représente les agriculteurs bio qui ne disposent pas d’autres moyens de désherbage. L’efficacité et la performance de ces technologies sont appréciées.

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