À la cuma du Jard, composée d’une bonne vingtaine d’adhérents, on ne s’engage pas à moitié. Pour preuve, le conseil d’administration a mis en place, depuis déjà trois années, une méthode bien à lui pour faire respecter les engagements. « Il s’agit simplement de se conformer au règlement de la cuma et à ses statuts, prévient le président, Jean-Michel Coudyser. Cette méthode a pour but d’apporter un cadre et de la transparence à nos activités. Cela permet aussi d’éviter les désaccords et les polémiques au sein de la cuma. »
Engagements revus tous les ans à la cuma du Jard
En effet, tous les ans, grâce au travail minutieux du trésorier, Dominique Lecas, qui maîtrise bien l’outil Excel, tous les volumes engagés de chaque adhérent sont revus. « Je répertorie les engagements de chacun. Je note leur durée et je compare les utilisations, explique-t-il. Si l’utilisation du matériel moyennée pendant trois ans est inférieure à 80 % des engagements, j’applique une pénalité qui correspond aux frais financiers du matériel. »
En revanche, lorsque l’utilisation du matériel pendant trois ans est supérieure à 120 % de ce qui était conclu au départ, deux possibilités s’offrent à l’adhérent. Soit il paye un tarif majoré de 25 % pour le volume supplémentaire, soit il revoit ses engagements. « Dans ce cas, on convient avant l’assemblée générale d’un nouveau volume ajusté à l’activité du matériel chez l’adhérent, explique Dominique Lecas. Ce volume se définit par la moyenne triennale divisée par 1,2. On demande alors une signature. Mais cela ne remet pas à zéro la durée de l’engagement. C’est uniquement le volume qui varie. »
Par ailleurs, depuis cette année, la période de tacite reconduction des engagements a évolué pour passer de deux à cinq ans. Toutefois, la durée d’engagement demeure établie à sept années. « Ces évolutions ont pour objectif de faciliter le renouvellement de matériel et d’assurer les investissements lourds. Cela tout en conservant les services de la cuma, ajoute le président. Le but n’est pas de pénaliser les adhérents, bien au contraire. Cette technique les incite à s’engager, à se responsabiliser, tout en garantissant un tarif régulier. » La cuma du Jard a pour credo : que chaque adhérent s’engage à la hauteur de son utilisation et qu’il utilise son matériel à la hauteur de ses engagements.
Résoudre le problème
La mise en place de cette méthode, il y a trois ans à la cuma du Jard, ne s’est pas instaurée sans faire grincer des dents. Mais la pérennité de la cuma était en jeu. « Nous avons fait face à quelques problèmes sur les engagements avec des adhérents qui ne les respectaient pas. Il fallait donc trouver une solution, se souvient le trésorier. Lors du renouvellement des quatre tracteurs, les volumes initiaux n’étaient pas retrouvés. Impossible donc d’en acheter quatre. Cela lésait la disponibilité et la réactivité des adhérents restant. Nous avons décidé de prendre en compte la moyenne triennale des volumes. C’était à prendre ou à laisser. Le renouvellement a donc pu se faire. »
Un essai qui a permis au conseil d’administration d’améliorer sa méthode pour aboutir aux renouvellements progressifs actuels. « Nous avons dû sévir, cela allait dans l’évolution de notre groupe mais nous en avions les moyens, reconnaît le président. Créer des outils Excel comme ceux que nous avons n’est pas donné à tout le monde. Cela demande du temps, des compétences et une sacrée organisation. Mais c’est du temps qu’on ne passe pas aux renouvellements des matériels ou à régler des conflits. Nos adhérents sont engagés et pas à moitié. »
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