Entretien avec Fanny Ferrand, membre fondatrice, présidente de l’association et secrétaire de la cuma Superfermiers.
Etes-vous e-commerçants purs ou le site vient-il compléter un/des points de vente physique(s)?
Les clients viennent retirer leurs commandes dans l’un des magasin à la ferme, qui existaient avant le site web. Cela permet de proposer un service supplémentaire aux clients qui peuvent s’approvisionner facilement en une gamme large de produits fermiers à retirer dans un point de leur choix. Nous étions 5 nous sommes plus de 25 producteurs avec plus de 500 références de produits.
Quelles sont vos cibles?
Nous souhaitions commercialiser collectivement une gamme de produits large: d’emblée, nous voulions fournir une solution pratique pour les consommateurs. Nous avons essentiellement des particuliers, et beaucoup de jeunes familles: des gens actifs et qui ont peu de temps. Le panier moyen est autour de 45€.
Comment avez-vous entamé la réflexion sur le site web?
Nous ne sommes pas novices dans la vente directe. Nous savions que c’est très chronophage. Pour un magasin en commun, nous savions donc que nous n’avions pas assez de moyens humains et nous étions conscients des contraintes. Vendre sur le web nous facilitait la logistique et l’administratif.
Pourquoi ce nom de site web?
Superfermiers est humoristique et volontairement un pieds de nez aux supermarchés et la grande distribution. Les Superfermiers sont illustrés par 4 superhéros : une vache, une tomate, un canard et un poulet. Et leur slogan : tous uni pour la bonne chère ! Tout ça pour montrer que la vie moins chère est un leurre et que le plus important est de manger de vrais produits non trafiqués ça coûte au final beaucoup moins cher (y compris le bilan santé) et on se fait plaisir !
Avez-vous fait appel à une entreprise prestataire ou pas?
Nous avions lancé quelques devis, mais au moment auquel nous nous sommes lancés, la Chambre d’agriculture de Gironde lançait son Drive fermier, le premier en France. A leur demande, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture a construit une plateforme mise à disposition des agriculteurs, en groupe ou en individuel, qui souhaiteraient se lancer dans la vente directe sur internet.
Quel système de gestion des contenus (CMS pour Content Management System)?
L’APCA travaille avec Magento.
Quelles questions/difficultés?
La difficulté, c’est que la commande devienne une habitude, comme passer au supermarché, pour nos clients. Sur le plan technique, nous rencontrons quelques limites au niveau du système de commande. Tous nos produits devraient être disponibles à la commande chaque semaine, or, ce n’est pas le cas pour toutes les références. Si nous devions changer de système un jour, ce serait sans doute pour cette raison.
Quels coûts?
Nous avions fait des devis qui s’échelonnent entre 6000 et 10000 euros. Finalement, avec la Chambre d’agriculture des Landes, nous avons servi de groupe pilote à l’interface de l’APCA et nous avons un site pour un coût dérisoire, environ 400€ par an, plus une proportion sur nos ventes. A cela s’ajoute le salaire de la personne salariée un jour par semaine.
Combien de temps consacrez-vous à l’animation de ce site?
Aujourd’hui, nous avons une salariée un jour par semaine. Elle s’occupe de la mise à jour du logiciel pour la communication, de la formation des nouveaux producteurs -nous avons fait un gros travail d’élargissement de la gamme-, de la mise à jour de la page d’accueil. Elle a un rôle d’animation et de coordination. Après chaque producteur gère ses produits chaque semaine sur le site. Pour le reste, nous travaillons en réseau, on se rend pas mal de services entre producteurs. Avec la cuma, nous avons créé une banque de travail pour la tournée de livraison du vendredi matin.
Avez-vous mis en oeuvre une stratégie de communication autour du site ?
Au début, nous avons mis en commun tous nos fichiers clients, c’est à dire les adresses mails récupérées via nos magasins. Au lancement du site nous avons eu pas mal d’articles de presse, et nous avons distribué une plaquette spécialement conçue un peu partout autour d’Orthez, dans les commerces, pharmacies, boulangeries etc. Nous ne travaillons pas vraiment sur le référencement, et notre page Facebook n’est pas très active pour le moment.
A lire également dans le dossier Web Marchand:
« La stratégie commerciale agricole de Miladiou.net »
« Quand l’e-commerce est une réussite: champ, clic, berouette, frigo »
et « circuits court en collectif: plutôt point de vente ou magasin?«