La fdcuma veut apporter aux agriculteurs toutes les réponses à leurs questions relatives à l’entretien et à la valorisation des haies bocagères. Elle vise à lever les doutes sur leur utilité. C’était l’objectif de la journée technique du 10 septembre 2024 à Moncoutant. Cette dernière était organisée par la fdcuma en partenariat avec Bocage Pays Branché, le Civam du Haut bocage et la chambre d’agriculture 17-79, avec le soutien de l’EPTB de la Sèvre nantaise.
Valorisation des haies bocagères : une journée pour mieux comprendre
Le programme mettait en avant la valorisation des haies bocagères et l’optimisation des copeaux en litière animale. « Il est important de cartographier, quantifier et qualifier la ressource des linéaires de haies dont dispose l’exploitation », a d’abord souligné Étienne Berger, de Bocage Pays Branché.
Cette association accompagne les agriculteurs dans l’établissement d’un plan de gestion des haies pour que celles-ci deviennent productives et durables. Ce plan de gestion prévoit de calculer le volume annuel de bois mobilisable sans risquer de dégrader le capital boisé.
Les spécialistes de Bocage Pays Branché sont capables de proposer des orientations sylvicoles par type de haies. Les projets sont menés sur des horizons à cinq, dix, quinze ou vingt ans, en fonction des objectifs recherchés (production de bois, ombrage pour les animaux, filtration de milieux, limitation de l’érosion…).
Valorisation des haies bocagères : entretien avec lamier et sécateur
La présentation technique et la démonstration du lamier à scies et/ou plateaux et du sécateur a été assurée par Coup’éco, Bomford via Quitté et Samaz via AgriPartner. Cela a mis en évidence la qualité supérieure de travail et de performances apportées par ce type d’outil par rapport à un rotor à fléaux ou à marteaux. Le travail réalisé « respecte » la haie, favorise sa productivité et préserve la durabilité des gisements boisés.
Après quelques années, lorsque la haie est bonne à exploiter, il est nécessaire de définir les arbres que l’on doit receper (coupe à la base) et ceux que l’on doit émonder, grâce à une taille efficace au cours du développement de l’arbre destiné à devenir, à terme, un ‘arbre têtard’.
C’est dans ce cadre que la cuma du Bocage a présenté sa nouvelle activité d’abattage. L’investissement dans une pelleteuse à chenilles de 22,5 tonnes, une tête d’abattage Vosch (grappin muni d’une scie à chaînes) et d’un porte-char pour assurer les déplacements entre sites, est entièrement porté par la cuma départementale vendéenne Défis 85.
Dans le cadre de l’intercuma avec la cuma du Bocage, cet ensemble intervient aussi pour les chantiers deux-sévriens. L’organisation des chantiers est similaire à l’activité déchiquetage, commune aux deux structures. L’inscription en ligne s’effectue sur le site appli.cuma-defisdubocage.fr pour l’organisation des chantiers et des tournées.
Plusieurs qualités de plaquettes de bois
Après l’abattage mécanisé, la valorisation du bois est possible sous formes de bois déchiqueté ou de bois bûches. Les plaquettes bocagères génèrent de la production de chaleur, via une chaudière spécifique. Le principe est connu et utilisé depuis de nombreuses années. La qualité de la plaquette dépend directement des essences, du diamètre des branches à déchiqueter et de la grille utilisée.
Pour la litière animale, l’idéal est d’avoir des coupes de plaquettes propres, sans tranchant ou queue de déchiquetage afin de ne pas blesser les animaux. Éventuellement, l’éleveur concerné veillera à limiter le calibre des plaquettes, pour augmenter le pouvoir absorbant.
Précision : après déchiquetage, il est impératif de laisser sécher les copeaux en tas dans un endroit aéré pendant trois à six mois, si possible à l’abri (hangar ou stabilisation) ou sous une bâche ‘respirante’. Pour obtenir un maximum de production d’énergie ou de pouvoir absorbant, l’humidité des plaquettes doit être comprise entre 20 et 25 %.
Différentes façons de pailler avec des plaquettes de bois
« Côté utilisation en paillage, plusieurs techniques sont possibles », précise Alice Gonnord de la chambre d’agriculture 17-79. On constate une meilleure efficacité avec un apport de deux couches de 6-8 cm de plaquettes, à deux ou trois semaines d’intervalle avant la première couche de paille. Mais on peut aussi réaliser un millefeuille en alternant des couches de copeaux et de paille tous les deux jours.
Enfin, une troisième possibilité consiste en l’apport d’une grosse couche de 20-25 cm de plaquettes à l’entrée des animaux. Il faut remuer à l’aide d’un outil à dents ou au godet du chargeur, tous les 8-10 jours. Cette dernière intervention n’est cependant pas toujours évidente. Attention, bien que cette litière, contrairement à la paille, est sombre, cela ne signifie pas pour autant qu’elle est sale. Le renouvellement de la litière s’évalue au degré de propreté des animaux.
L’utilisation des plaquettes est également possible en extérieur, aux abords des nourrisseurs, sur des chemins journaliers. Une couche de 30 à 40 cm d’épaisseur laissée en place de 6 à 18 mois permet de stabiliser le sol, de résister au piétinement et de retenir les nitrates.
Bonnes pratiques pour l’utilisation du fumier et du compost
Compostez la litière à base de bois déchiquetés lors de son curage pour homogénéiser et assainir le produit. Cela favorise, notamment, la décomposition des tannins et terpènes contenus dans les résineux.
Dans le cas de l’épandage d’un produit brut, il faudra adopter le dosage en fonction du pH des essences de bois utilisées (allant de 6.9 à 7.9 pour des plaquettes issues de bois blancs et d’aubiers). Cela devrai se faire avec celui du fumier obtenu. Ce dosage varie si les copeaux sont mélangés ou pas à de la paille (pH compris alors entre 8 et 9). « La quantité à apporter dépendra également de la nature du sol », insiste Céline Vromandt du Civam du Haut Bocage.
Il est préférable de limiter la dose/ha apportée. Mais d’y revenir tous les deux ou trois ans pour des sols acides. Avant tout, il est important de tenir compte de la composition du fumier et de son rapport C/N. Plus le rapport C/N est élevé, plus il se décompose lentement dans le sol, mais plus l’humus obtenu est stable. L’épandage de compost ou de fumier vieilli est préférable en surface, sans enfouissement, car sa décomposition nécessite un milieu aérobie (oxygène obligatoire).
Troisième activité bois bûches
Après avoir créé deux activités combinées scieur-fendeur dans la partie sud et nord des Deux-Sèvres, la FDCUMA a lancé une troisième activité bois bûches au cœur de la Gâtine. La cuma Azallonny d’Allonne vient en effet de lancer son activité cet été. Elle interviendra en intercuma sur un vaste secteur géographique.
L’investissement comprend un combiné scieur fendeur Hakki Pilke 50, accompagné d’un deck de chargement. Le tout étant fixé sur un plateau pose à terre facilitant les déplacements et la mise en place du chantier. Le montant global de l’investissement avoisine les 80 000 €.
En parallèle, la cuma Azallonny a investi dans une scie automatique à tambour pour un prix de 14 400 €. À ce jour, l’activité globale compte 58 adhérents (dont 40 pour le combiné scieur fendeur).
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