Le valet de ferme participe à l’autonomie énergétique de l’exploitation

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Le valet de ferme participe à l’autonomie énergétique de l’exploitation

La recharge du valet de ferme électrique eHoftrac Weidemann s'effectue avec l'électricité produite par les panneaux photovoltaïques via une borne de recharge de 22 kWh. Le temps de chargement de la batterie à 80 % est de 2 heures.

Avoir une exploitation autonome en énergie grâce à la production d’électricité solaire. C’est le chemin pris par le GAEC des Chaudières, à Cademène, dans le Doubs. Pour la manutention, le choix du valet de ferme électrique s’est naturellement imposé pour une utilisation quotidienne.

Agriculteur en GAEC depuis 2011 avec son épouse, Emilien Claudepierre avoue avoir une optique d’autonomie énergétique pour l’exploitation. Pour cela, une puissance de 200 kWh de panneaux solaires en autoconsommation avec vente du surplus est installée sur les toitures des bâtiments depuis février 2024. « Nous sommes très branchés électriques. Notre véhicule personnel est électrique ainsi que celui de l’exploitation et un troisième pour le salarié. Avec les panneaux solaires, nous visons l’autonomie énergétique. Par exemple, la salle de traite, le malaxeur à lisier, les ventilateurs pour le séchage en grange sont principalement alimentés par les panneaux. Nous sommes aujourd’hui à 50 % d’autoconsommation. » Retour sur le choix du valet de ferme électrique du GAEC des Chaudières.

Un valet de ferme pour remplacer de la main-d’œuvre

Vlat de ferme électrique weidemann équipé d'une brosse pour le nettoyage des logettes.

Les valets de ferme peuvent emporter toute une gamme d’outils. Les outils animés, suivant leur utilisation, influent sur l’autonomie.

Le valet de ferme est arrivé il y a quatre ans sur l’exploitation suite à un renouvellement des générations à l’intérieur du GAEC. « Nous avons en fait remplacé quatre associés pour le même travail. L’objectif d’investir dans un valet de ferme était de se faciliter des travaux qui avant étaient souvent réalisés manuellement. » Le projet était aussi d’investir dans des brosses rotatives attelées sur le valet pour le nettoyage des logettes. Le test de l’efficacité de l’outil s’est fait avec un valet de ferme thermique prêté par le concessionnaire. « Nous étions convaincus par la maniabilité de l’outil, mais le bruit dans les bâtiments et les odeurs d’échappement étaient vraiment un frein. »

Le choix s’est donc naturellement porté sur un valet de ferme électrique. Après plusieurs essais, c’est le Weidemann eHoftrac 1160 pour un prix de 35 000 €, avec des batteries au plomb, qui a été choisi. « Les autres marques proposaient des batteries lithium avec peut-être plus d’autonomie. En revanche, lors des essais, l’arrière se levait avec le godet chargé. Le Weidemann était plus équilibré sans avoir à rajouter de masses à l’arrière. »

Après trois ans d’utilisation, changement de modèle avec le eHoftrac 1190E et une batterie lithium de 18,7 kWh pour un prix de 66 000 €. Les outils utilisés sont :

  • La balayeuse pour les logettes ;
  • Un godet ;
  • Un godet à griffe ;
  • Un racleur de lisier adapté.

Un attelage Euro permet aussi d’installer d’autres outils comme une planteuse de piquet.

un poste de conduite simple et fonctionnel pour le valet de ferme Weidemann

Très facile à prendre en main, le eHoftrac est proposé avec un toit de protection fixe. En option canopy rabattable ou cabine fermée.

Une prise en main rapide du valet de ferme électrique du GAEC des Chaudières

L’adaptation du travail avec le valet de ferme électrique a été plutôt rapide. Au niveau de la conduite, les commandes sont regroupées sur le joystick. La maniabilité est appréciée pour travailler dans les bâtiments. Le silence aussi. « Il est possible de passer au milieu des vaches sans que cela les stresse. Elles ne bougent pas. Pour l’anecdote, au début le chien n’était pas habitué à ce silence et j’ai failli l’écraser. »

Autre avantage, un entretien minimaliste. « Il y a juste les axes des bras à graisser. En revanche, avec l’électrique, le démarrage est instantané, même par grand froid, ce qui n’est pas le cas des moteurs thermiques qu’il faut faire chauffer plusieurs minutes avant de démarrer. »

Concernant l’autonomie, elle est largement suffisante pour que la recharge s’effectue une fois tous les deux jours. Le travail journalier est en moyenne de 1 h 30. L’opération la plus gourmande concerne la brosseuse à logettes qui est animée hydrauliquement. En revanche, l’électrique trouve certaines limites. « J’ai essayé de faire un peu de terrassement, et le constat est que la batterie se vide très vite. Il faut aussi prendre en compte que l’autonomie diminue par temps froid, comme pour les voitures. »

Le valet de ferme eHoftrac 1190 e dispose de trois puissance de batterie au choix suivant l'utilisation.

À l’arrière, le bloc batterie et chargeur. Le fabricant propose trois batteries lithium de 14,1 kWh, 18,7 kWh et 23,4 kWh.

Consommation du valet de ferme électrique du GAEC : 80 % moins cher qu’un moteur thermique

La recharge de la batterie s’effectue avec la production autoconsommée des panneaux solaires. Une borne de recharge de 22 kWh alimente les véhicules et permet leur recharge.

Le eHoftrac dispose de deux chargeurs intégrés d’une puissance de 3 kWh chacun, ce qui permet une recharge rapide.

Le eHoftrac Weidemann dispose de 1 ou 2 chargeurs intégrés

Derrière la trappe de recharge, une prise, un interrupteur et un indicateur du niveau de charge.

Concernant le coût de la consommation électrique sur l’année, il est bien moins important qu’un matériel thermique de la même puissance. Le valet de ferme électrique du GAEC recharge 50 % de sa batterie tous les deux jours en moyenne soit 9,35 kWh.

Le prix du kWh ainsi autoconsommé a logiquement le même tarif que celui revendu, soit 0,12 €. La recharge de 50 % de la batterie pour deux jours de fonctionnement est donc de 9,35 kWh X 0,12 €/kWh = 1,20 €. En multipliant par 180 fois par an, cela donne un coût annuel de 216 € pour une utilisation moyenne annuel d’environ 400 h. Un même matériel avec un moteur thermique consomme en moyenne 2,5 l de GNR par heure. Cela représente 1 000 l/an ou 1 100 €/an avec un GNR à 1,10 €/l. Carburer à l’électrique est dans ce cas 80 % moins cher.

Plus d’électrique pour d’autres automoteurs ?

Le GAEC vise à maximiser l’autoconsommation de l’électricité produite par les panneaux. Mais le passage au tracteur électrique, même s’il n’est pas rejeté, n’est pas au programme. « Le tracteur est principalement utilisé pour la fenaison. Il faut passer dans les bonnes fenêtres de maturité et de météo ce qui fait que les journées sont souvent longues. Je ne sais pas si un tracteur aurait une autonomie suffisante. »

En revanche, Emilien Claudepierre a essayé un mini télescopique Merlo e-Worker. « J’ai plutôt été séduit par les capacités de ce télescopique. Il porte plus de charge, et a aussi l’avantage d’avoir une flèche permettant d’avoir une hauteur de levage de près de 5 m. Il faut s’habituer à la direction, car seules les roues arrière tournent, mais avec un angle maxi de 85°, ce qui fait qu’un demi-tour s’effectue sur place. À voir. »

Chiffres clés GAEC des Chaudières

  • 2 associés + 1 salariée ;
  • 145 ha de SAU dont 131 ha de prairies et 14 ha de cultures autoconsommées ;
  • 480 000 l de lait ;
  • 75 vaches laitières ;
  • production électrique avec revente du surplus non autoconsommé depuis février 2023.

Descriptif technique du valet de ferme électrique Weidemann eHoftrac 1190E

  • 2 moteurs électriques de 6,5 kWh pour la traction et 8,5 kWh pour l’hydraulique ;
  • Batterie Lithium-ion, 48 V, 14,1 kWh en standard ou en option 18,7 kWh et 23,4 kWh ;
  • Transmission électrique 4 RM avec cardan ;
  • Débit hydraulique : 32 l/min ;
  • Force de levage : 1 813 kg ;
  • Hauteur de levage à l’axe de basculement : 2,74 m ;
  • Rayon de braquage extérieur : 2,14 m ;
  • Poids : 2 170 kg ;
  • Vitesse : 15 km/h.

Valet de ferme électrique : les plus et les moins

Les plus Les moins
Confort de travailAutonomie réduite pour des travaux type terrassement ou curage fumier
Pas d’entretien
Très maniable

Circulation sur route : oui, mais…

En règle générale, les autorités n’homologuent pas les valets de ferme pour se déplacer sur la route. Ils n’ont pas d’immatriculation, même si certains constructeurs la proposent en option. Cependant, l’arrêté du 20 novembre 1969 autorise la circulation sur route des engins spéciaux de catégorie B dont font partie les valets de ferme.

Pour cela, le matériel :

  • Ne doit pas pouvoir dépasser la vitesse de 25 km/h ;
  • Circuler à vide ;
  • Doit avoir les fourches protégées ou repliées ;
  • Avoir les feux de signalisation réglementaires.

Il faut aussi se rapprocher de son assurance pour vérifier si le matériel et le conducteur sont couverts lors d’un déplacement sur route. En clair, les valets de ferme peuvent circuler sans réception, mais ils doivent respecter le code de la route sur la voie publique.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com

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