Ils ont fait le choix d’installer un tracker solaire à proximité de leur méthaniseur. Il y a 11 ans, les adhérents de la coop cuma Saint-Quentin, tous voisins, ont eu l’idée de créer un méthaniseur pour répondre aux problématiques du lisier en élevage de veaux de boucherie. Plus d’une décennie plus tard, la coop cuma peut se targuer de n’avoir jamais reçu aucune plainte des riverains. Le groupe innove encore aujourd’hui avec l’installation, depuis juin, d’un panneau solaire tracker sur le site du méthaniseur.
Tracker pour autoconsommation
«Les énergies renouvelables, c’est notre truc, sourit Gilles Trémouille. Ça nous intéresse, donc on se lance. Les jeunes ont pris la décision et, vu l’augmentation des prix de l’électricité, ça ne peut qu’être bénéfique.»
Le panneau tracker a donc été positionné à l’entrée du site, sur un lit de castine blanche, «car cela permet de réfléchir davantage de lumière, récupérée par le panneau solaire». Les 115m2 de photovoltaïques produisent 22kWh/jour. Le mobile se met à plat à la nuit tombée et lors d’épisodes venteux. Pratique aussi pour récupérer la rosée qui vient nettoyer les panneaux lorsqu’ils s’inclinent.
Dès le lever du jour, il se relève et pivote régulièrement en suivant la course du soleil. «L’idée était de pouvoir autoconsommer, souligne-t-il. Nous avons contracté un emprunt sur huit ans pour honorer un investissement de 60 000 €.»
Le jeu en vaut la chandelle car le panneau affiche une durée de vie de 25 ans. «Le choix est judicieux, avance Gilles Tremouille. Nous avons tout à y gagner avec le prix de l’électricité et l’engin se marie très bien avec le méthaniseur.» Aujourd’hui, pour faire fonctionner le site, la coop cuma Saint-Quentin paye 1.700€ par mois d’électricité. Le photovoltaïque pourrait engendrer une économie de 23 à 25% par an.
Cercle vertueux avec le tracker solaire et le méthaniseur
«Les avantages que nous avons retirés de cette première expérience n’ont pas concerné que les nuisances. Nous produisons 160kWh mais, en plus, nous récupérons la chaleur du moteur et nous valorisons le digestat», énumère-t-il.
La chaleur est ainsi utilisée pour l’eau qui sert au lait pour les veaux de boucherie. L’hiver, elle alimente également les six maisons à l’entour des agriculteurs associés. «Il y a un réseau de câbles qui court sous terre, sur un kilomètre à la ronde. La chaleur sortie du moteur est à 80 °C. Elle arrive dans les bâtiments et les maisons à 78,5 °C. Pour la partie veaux de boucherie, cela nous permet d’économiser 70 % de gaz.»
Quant au digestat, riche en oligoéléments, il est valorisé sur les cultures et permet ainsi de considérables économies d’engrais. Le cercle vertueux se nourrit de 85% de déchets agricoles (lisier et fumier de bovins, céréales, paille du centre d’allotement de Boulazac et graisses de flottation des élevages de canard – environ huit tonnes tous les 15 jours).
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