Grâce à Taméo, cette année, le gaec de Pont Harcouët a réalisé l’équivalent d’1,5 traitement fongicide sur ses 32 ha de blé. «En temps normal, j’en aurai fait 2 ou 3», constate Pierre-Yves Collet, un des deux associés de l’entreprise. «Il y a eu un épisode de rouille jaune avec une seule variété concernée», donc il n’a utilisé le pulvérisateur que sur 7 ha. Idem pour la protection vis-à-vis de la fusariose. Finalement, «nous avons fait 81 q/ha», soit un peu moins que le rendement moyen habituel, «alors que dans la région, c’était plutôt 10 q/ha de moins cette année». La culture n’a donc pas été impactée par ces impasses et l’agriculteur avoue qu’il est resté serein vis-à-vis de ces choix.
Raisonnement à la parcelle
Ce qui a changé dans la ferme, c’est que Pierre-Yves Collet et Xavier Brulé se sont équipés d’un outil d’aide à la décision grâce auquel ils affinent grandement le suivi des cultures. Leur parcellaire s’étend sur 97 ha, couverts d’herbe, de blé et de maïs, et «même s’il n’y a que 3 km entre deux parcelles, il peut y avoir de grandes différences de température», constate Pierre-Yves. Il est convaincu par le service à la parcelle que Tameo lui propose, non sans attendre les prochaines évolutions annoncées par Arvalis et Météo France pour enrichir leur outil. L’éleveur glisse aussi quelques idées: «Ce serait intéressant que ça aille jusqu’à déterminer le coût de production de la culture à l’échelle de la parcelle, ou la marge brute…»
Blé et maïs
Pour le maïs, la première récolte n’a pas encore eu lieu. Après le semis (sans labour depuis bientôt 20 ans), un desherbage à 4 feuilles puis un binage, elle s’annonce prometteuse et surtout plus précoce: «Depuis plusieurs années, je n’ensile pas assez tôt. On est toujours à 36 ou 37 % MS.» Cette année, alors qu’il imaginait encore profiter des tout derniers jours de septembre pour entamer son ensilage et finir vers le 10 octobre, Tameo lui indiquait, sitôt le semis effectué, une date prévisionnelle d’ensilage au 20 septembre. Depuis, la prévision s’est affinée et l’éleveur prévoit de constituer son premier silo «vers le 10 ou 15 septembre».
Un retard de 15 à 20 j évité sur la date d’ensilage
Si l’administrateur de cuma n’y voit tout de même pas un outil miracle capable de fluidifier et apaiser la constitution des plannings dans les groupes d’ensilage, il envisage que ce genre d’outils de suivi puisse faire gagner aussi tout le groupe en qualité de service: «Nous sommes nombreux à commencer un peu tard notre récolte» et c’est toute la cuma qui ne prend pas d’avance. Pierre-Yves imagine que «si nous étions quelques adhérents à avancer notre chantier, ça décongestionnerait le moment chaud de la campagne».
Face au tarif de 500€/an, l’éleveur costarmoricain pense avoir déjà gagné en économisant sur les traitements du blé et il espère voir aussi la qualité de son principal fourrage s’améliorer en approchant sa récolte du stade optimal. Il insiste sur le côté rassurant de l’outil qui analyse la situation à la parcelle: «je n’aurai pas fait les impasses sur blé sans ça» et il ajoute que le technicien de la coopérative qui le suit, ne lui aurait pas non plus conseillé de prendre ce risque sans ce regard ultra-précis. Dans la ferme concernée par Ecophyto, au gain économique escompté s’ajoute la satisfaction de sortir encore moins souvent le pulvérisateur.
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