Le constructeur anglais de semoirs Claydon fait aujourd’hui entendre une voix différente dans le débat sur les itinéraires de semis. En effet, il se situe à mi-chemin entre le semis direct au sens strict et le travail du sol simplifié. L’agriculteur anglais Jeff Claydon a imaginé il y a plus de 20 ans un principe de travail localisé qu’il a baptisé Opti-Till. Il voulait à l’époque réduire drastiquement ses coûts de production. Aujourd’hui, il ajoute d’autres arguments : une faible consommation de carburant et une bonne résilience face aux aléas climatiques.
Une dent de 20 mm d’épaisseur sur ce semoirs
Le Claydon Opti-Till comprend d’abord une dent droite de seulement 20 mm d’épaisseur pour ameublir le sol. Son but : garantir le développement racinaire et la circulation de l’eau comme de l’air. Toutefois, avec une simple goupille, il est possible de régler la profondeur de travail entre 5 et 20 cm selon l’état du sol. Arrive derrière une dent semeuse équipée d’un soc plat étaleur. En effet, la configuration de base pour les céréales libère le grain sur une quinzaine de centimètres de large, dans une terre ameublie et au-dessous des débris végétaux. Pour le rappui, Claydon a prévu sur ses semoirs seulement une herse ou des palettes légères pour éviter tout risque de collage en conditions humides. En conditions sèches, le constructeur préconise un passage de rouleau suite au semis.
Claydon Opti-Till : des semoirs qui sécurisent
Claydon considère que le travail du sol minimal ainsi réalisé sécurise le développement de la culture par rapport au semis direct, sans l’assécher autant qu’une intervention en plein. Par ailleurs, la zone non touchée voit son activité biologique préservée. Elle contribue à la portance du sol pour les passages d’engins. Et globalement, le terrain résiste mieux à l’érosion que s’il était cultivé classiquement. L’Opti-Till demande plus de puissance qu’un semoir classique, 50 ch par mètre de largeur de travail en moyenne, 40 en conditions favorables. D’autre part, une vitesse de 8 à 10 km/h est préconisée.
Herse à paille et bêche roulante en complément
Pour compléter ce semoir hybride, Claydon propose deux outils tout autant peu agressifs pour le sol. D’une part une herse à dents souples, qui répartit et aide à la décomposition de la paille. Au passage, elle joue un rôle de faux semis tout en perturbant les limaces. C’est l’outil de préparation minimaliste jugé le plus cohérent avec le semoir. Largeur : 7,50, 9 ou 12,50 m. S’il faut intervenir plus activement sur le sol, Claydon dispose d’une bêche roulante de 6,40 m. Elle peut par exemple aider à incorporer du fumier, faire lever ou détruire des adventices, avec une action « en pointillés ».
Un utilisateur satisfait du rapport coût/efficacité
Damien Lidon, agriculteur dans le Loir et Cher, a adopté le semoir Claydon en 2017. Il cherchait un itinéraire de semis efficace, notamment pour le colza, tout en étant économique en termes d’investissement et de consommation de carburant. « Aujourd’hui, je sème le colza sous la paille, et il lève avec seulement dix millimètres de pluie ». Il gère la profondeur de travail des dents de fissuration en fonction de l’activité biologique du sol. Si tout va bien, il les remonte à la profondeur minimale ou les enlève. « Ce semoir me permet d’apprendre comment arrêter le travail du sol ». Il note aussi que ses parcelles portent bien : « Je me contente de pneus de six-cent cinquante sur les tracteurs. »
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