Rugby, cuma, agriculture : un engagement intense et des valeurs fortes

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Rugby, cuma, agriculture : un engagement intense et des valeurs fortes

Quel sport peut mieux illustrer la force du groupe que le rugby? © Fédération régionale des cuma de l'Est

Cocorico ! Le XV de France réalise un beau parcours dans le tournoi des Six Nations et une victoire finale est encore possible. Du coup, dans les cuma, on se compare volontiers à ces Dieux du Stade. Et il est vrai que le côté «mêlée et mousquetaires» du rugby s’y prête. Mais qu’en est-il vraiment?

C’est toujours un plaisir de se comparer aux Dieux du Stade, un groupe d’athlètes performants et bien entraînés. Mais au-delà des cliché, il y a effectivement pas mal de points communs entre le rugby et une cuma.

En voilà un beau cliché: le «dépassement de soi». Souvent utilisé pour évoquer ces moments où les sportifs parviennent à aller au-delà de leurs limites habituelles physiques et mentales, il revêt une signification particulière dans les les groupes en général, qu’il s’agisse de sport ou pas.

Ainsi, au-delà du physique, le dépassement de soi englobe aussi le fait de se fondre dans, ou se mettre au service d’un groupe. Concrètement, cela signifie mettre ses propres intérêts en sourdine. Les dépasser pour faire ceux du groupe devant, en priorité. Finalement, c’est un très bon résumé de ce que font les responsables de cuma. Mais aussi les adhérents impliqués à divers degrés.

Points communs entre le rugby et une cuma : se comprendre et soutenir les autres

«Appeeeeeeelle le ballon!» C’est l’une des consignes les plus fréquentes sur les terrains où s’entraînent les petits crampons. Et oui, ils doivent apprendre à compter les uns sur les autres. Évidemment, la consigne miroir s’applique. «Allez l’aider là, il est tout seul!», entend-on également.

Et parfois même: «Et là toi, tout seul dans ton coin, tu ne sers A RIEN!!!»

Oui, dès le départ, on doit se comprendre et se soutenir les uns les autres. Une école de l’empathie, mais aussi de l’intelligence. Il faut comprendre ce que font les autres pour se positionner, et parfois, lorsque l’occasion se présente, prendre l’initiative.

Une fois de plus, la comparaison entre rugby et cuma s’avère fructueuse: difficile de faire groupe si l’on joue chacun pour soi. Et chacun peut, et doit apporter ses qualités au groupe.

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Un sport bavard

Ensuite, appeler le ballon, cela veut aussi dire se parler sur le terrain. Et c’est logique: si l’on joue en groupe, si l’on s’épaule les uns les autres, il faut se comprendre… et donc communiquer.

Idem avec l’arbitre: les décisions peuvent être -brièvement- discutées, dans la courtoisie.

C’est donc l’autre crédo des coaches: sur un terrain de rugby, pour se comprendre, il faut se parler.

Et on le constate sur le terrain, dans les cuma: les groupes au sein desquels les adhérents n’ont pas d’espaces de dialogue et d’expression disparaissent. Il revient donc aux responsables de créer les conditions du dialogue, et aux adhérents de les utiliser à plein.

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Un engagement forcément volontaire

Par ailleurs, le rugby est apprécié dans les cuma. Mais également dans les entreprises. On y invite parfois d’anciens professionnels à évoquer justement les valeurs de dépassement de soi, de cohésion de groupe, de performance… pour inviter les salariés à s’engager davantage dans leurs missions.

En oubliant parfois que le rugby, à la différence de la vie professionnelle, est un jeu. Il comporte donc sa part de légèreté.

L’engagement ne se fait que de manière volontaire: pour se dépasser, comprendre les autres, leur parler, il faut en avoir envie. Ce n’est pas la performance, mais le plaisir qui est vital.

L’inverse s’applique également: sans plaisir, personne ne viendra s’investir, ni dans le jeu, ni dans les cuma.

Dans les autres points communs entre le rugby et une cuma? La troisième mi-temps!

Ah, les légendaires troisièmes mi-temps… La belle blague! Tout le monde connaît leur existence, mais bien peu les prennent en compte comme des moments essentiels de la vie de l’équipe. Or, elles sont indispensables: gagné ou perdu, le match, se discute, se célèbre, les tensions s’évacuent… Avec ou sans le coach.

Une convivialité très appréciée, impactée ces temps-ci par la crise sanitaire. C’est d’ailleurs l’une des conclusions de l’enquête d’Entraid sur les impacts de la crise liée au virus du Covid-19 sur les cuma, à lire en p. 16 de l’édition de mars 2021 d’Entraid.

Le rôle du coach

Et c’est là l’une des différences fondamentales entre foot et rugby: le groupe existe, que l’entraîneur soit là ou pas.

Car son job, finalement, consiste plus à canaliser un groupe, à le faire progresser vers plus de plaisir et davantage de performance, que celui du coach de foot, dont la mission consiste à créer un collectif.

On peut donc considérer qu’en fonction des moments, le « job » des responsables de cuma s’apparente davantage à celui d’un entraîneur de foot, et à d’autres, à celui d’un coach de rugby.

A lire également: Ce qui différencie un responsable de cuma d’un entraîneur de foot pro.

 

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