Le comédien Jean-Pierre Dupin vient de diffuser une petite vidéo très drôle, qui ouvrira son spectacle et permet diffuser un numéro dédié de la MSA, le 09 69 39 29 19, pour pouvoir faire part de son inquiétude si l’on s’aperçoit que l’un de ses proches, voisin, collègue, est en situation de détresse.
Le spectacle s’intitule « Le bonheur est dans le pré, mais l’étable est vide »
« Ce qui est important, c’est d’emmener le public dans notre univers, même s’il est farfelu, même s’il est loufoque, analyse Jean-Pierre Dupin. Après, une fois que la confiance est établie, on tient les spectateurs par la main. »
L’émotion pour désamorcer
« L’émotion, le rire, le fait de faire appel à des références communes et permettent de créer de l’écoute, de « désamorcer » les gens émotionnellement. Le personnage amène de la tendresse, de l’humour, par le langage, l’habillement, la situation… » détaille Jean-Pierre Dupin, qui a travaillé avec de nombreuses entreprises face à des situations conflictuelles.
Car non seulement le comédien, en tant que « tiers », se situe à l’extérieur d’une situation, sans parti pris, mais il utilise aussi l’intermédiaire des personnages. Deux mises à distance qui autorisent parfois à mettre des mots sur des situations délicates : « On fait porter aux personnages les messages parce qu’ils peuvent se permettre de dire plein de choses, expliciter les non-dits », explique-t-il
Le comédien connaît très bien le monde agricole. « Les agriculteurs sont souvent très silencieux, et de par leur métier, leur solitude, leur histoire, je fais fréquemment face à des gens qui ont beaucoup de profondeur, humainement parlant. Il faut souvent aller les chercher, même si ceux qui savent faire et communiquer prennent beaucoup de place ! », remarque-t-il.
Pourquoi les cuma ?
Peu d’organisations rurales possèdent un maillage territorial aussi fin que les cuma. Doté de valeurs fortes, concrètes, rassembleuses, ce réseau de « petites » coopératives est aujourd’hui identifié comme l’un des observatoires les plus efficaces des agriculteurs qui perdent pied.
« C’est souvent le hangar de la cuma qui remplace le bistrot du village », lançait Bernard Tressols, président des cuma d’Occitanie, lors de l’assemblée générale de sa fédération tarnaise, avant d’enjoindre les participants, dans son rapport moral, à continuer à « avoir l’oreille attentive pour ceux chez qui on peut déceler un début de détresse. »
Le message est passé également lors de l’assemblée générale des Cuma des Landes, du Béarn et du pays basque, le 8 février.
En Loire-Atlantique, c’est du côté des solutions que l’on a rangé les cuma, identifiées par le Conseil départemental comme partie intégrante du premier cercle d’échanges des exploitations. La section 44 de l’Union des Cuma des Pays de la Loire a été mandatée pour accompagner les situations de fragilité.
Reste que cette proximité est à double tranchant, souligne Anne Marquet, l’animatrice en charge de ce dossier : « La plupart du temps, les responsables et les collègues perçoivent qu’il y a un souci. Mais dans certains cas, rares, l’agriculteurs en difficulté met un point d’honneur à cacher la situation à ses voisins, qui sont aussi des amis et des collègues. »
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