Un premier exemplaire du robot, plus précisément de la « mélangeuse autonome » Kuhn Aura, primée aux Innov’ Space 2020, a pris son service en juin en Vendée. Un second suivra avant la fin de l’année, toujours dans l’Ouest de la France. Le constructeur a cherché à concevoir une machine la plus complète possible, qui ne nécessite pas l’installation d’une « cuisine » où l’éleveur aurait à lui préparer le travail. C’est d’ailleurs ce qui a séduit les investisseurs du gaec vendéen.
Du désilage à la repousse du fourrage
Le robot Aura se sert au silo, il suffit de replier la bâche et de dégager le long des murs. Il peut aussi fraiser dans des balles de foin, paille ou enrubannage. Enfin, il charge des granulés ou du soja en pilotant la vis de vidange qui équipe le silo qui les stocke. Tous les ingrédients sont bien sûr pesés. L’Aura réalise ensuite le mélange, dans sa cuve de 3m3 à deux vis verticale. Puis il distribue la ration au râtelier tout en repoussant les refus. Une machine correspond à environ 280 vaches à nourrir, sachant qu’elle travaille toute la journée.
Adaptable à toute exploitation
Kuhn a également voulu une machine capable de s’adapter aux élevages existants, sans construction supplémentaire. Il lui faut surtout un site sans route à traverser et doté d’un revêtement stabilisé. Des pentes jusqu’à 20% restent franchissables. Le principal investissement à prévoir est une balise RTK fixe. L’Aura se déplace en effet dans la cour de ferme sur des trajets virtuels prédéfinis. A l’intérieur des bâtiments, il fait appel à un lidar, qui contrôle l’environnement par rapport à une vue 3D enregistrée au préalable.
Pas plus cher qu’un robot sur rails
Kuhn estime que la mélangeuse autonome devrait coûter sensiblement la même chose qu’un robot sur rails, mais en demandent nettement moins de travail. Pas plus que pour l’adhérent d’une cuma de désilage. Un chiffrage présenté à la presse avance un coût de 38 à 39€/1000 litres. C’est le double de celui d’une mélangeuse automotrice en cuma, mais tous les éleveurs n’ont pas l’opportunité de trouver un groupe organisé dans le voisinage. D’autre part, la question du chauffeur à recruter et à fidéliser ne se pose plus. Beau sujet de réflexion selon le contexte de l’exploitation !
Adopté en Vendée
Au gaec La Corderie (Vendée), déjà équipé en traite robotisée pour ses 260 laitières, c’est la réduction de temps d’astreinte qui a séduit. Les quatre associés ont mis en service leur Aura en juin dernier. Après la phase de mise au point, ils apprécient l’efficacité de la machine et son autonomie. Ils observent également que les vaches ont gagné en sérénité. Les six distributions quotidiennes d’aliment en dose fractionnée les stresse moins que la traditionnelle dose unique du matin. Le dosage de la ration se révèle par ailleurs très précis. La vente d’une telle machine diffère totalement de l’habitude. Elle commence par un dispositif de sécurité rigoureux, et se termine par la présence d’un SAV très réactif.
Un robot assez compact
Caractéristiques :
– longueur: 6,90m,
– largeur: 1,90m,
– hauteur: 2,50m,
– Poids à vide: 5,8t,
– puissance: 57ch (diesel, version électrique en projet),
– autonomie en carburant : 1 semaine,
– 4 roues motrices et directrices,
Rappel : Kuhn demeure distributeur en France d’un autre système d’alimentation automatique mais cette fois-ci sur rails, de chez TKS.
En complément, sur l’alimentation automatisée: