Le réseau de fermes de références appelé «inosys» donnent des indications sur les revenus des éleveurs ovins. Généralement, les résultats enregistrés dans ces fermes sont supérieurs à la moyenne, mais les tendances d’évolutions sont identiques. Les graphiques de revenus présentées le 14 mars dernier à la rencontre «Grand Angle» traduisent les variations de résultat courant par UMO, entre systèmes de production et d’une année sur l’autre.
Ecarts de performances selon le système
Cinq types d’exploitations ont été mis en parallèle: spécialisés fourragers, spécialisés herbagers, spécialisés pastoraux, ovins-grandes cultures et ovins-bovins viande. Schématiquement, les éleveurs spécialisés ont connu une tendance à l’amélioration jusqu’en 2016. De leurs côtés, les troupeaux mixtes dégagent des niveaux de revenus proches de ceux des spécialisés. En comparaison, les exploitations ovines avec des grandes cultures sont directement impactées par les aléas de prix des céréales conjugués aux rendements. De 15 000 €/UMO en 2009, les revenus ont culminé à 44 000 € en 2012 avant de flancher à nouveau en 2013 à un niveau proche de 2009!
Les «déterminants» des revenus
Au sein des élevages spécialisés, les différences de revenus marquent les esprits. Les ingénieurs de l’Idele ont essayé classifier par ordre d’importance, le poids de chaque déterminant:
1 – Primes
Le premier variant dans l’échelle des revenu des éleveurs est celui des primes, même si la technicité (marge brute hors aides) comme la maîtrise des charges de structure s’avèrent également décisives.
2 – Effectif
Le nombre de brebis par troupeau est le deuxième déterminant. De ce point de vue, la progression des effectifs par unité de main d’œuvre observée dans les élevages ovins, semble inaltérable.
3 – Mécanisation
La maîtrise des coût de mécanisation est inégale entre élevages. Certains d’entre eux connaissent encore quelques dérives sur le matériel…
4 – Productivité
Evidemment, la productivité des brebis conserve un poids très important.
Autres postes
Indépendamment des aides et des prix des agneaux, les premiers postes techniques qui induisent un effet sur les revenus, concernent les achats de fourrages qui pèsent lourd dans la trésorerie des élevages non autonomes. Les coûts des concentrés génèrent aussi de lourdes conséquences économiques puisque l’’on considère que 7 kg de concentrés sont nécessaires pour faire 1 kg de carcasse. Surveiller la consommation de concentrés est un moyen aussi de préserver la marge. Signalons aussi l’impact croissant du poids des agneaux dans la détermination des éleveurs ovins. Paradoxalement, l’impact des coûts du bâtiment apparaît moins important que les autres facteurs. Cependant, un bâtiment bien configuré va procurer aussi davantage de confort de travail. Ce qui n’est pas à négliger non plus.
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