Comment recruter un mécanicien agricole ? « Au départ, il y a 34 ans, j’étais le seul salarié de la cuma, se souvient Didier Devraigne, chef d’atelier de la cuma des Hauts Plateaux. À la suite de mon parcours scolaire et professionnel, où j’avais une compétence en mécanique, j’ai pu installer un atelier de mécanique. Il profite aussi bien aux adhérents de la cuma qu’aux non-adhérents, qui nous confient l’entretien de leurs machines. » Aujourd’hui, la cuma embauche six salariés et accueille depuis peu un jeune apprenti en mécanique.
Recruter un mécanicien agricole demande du temps
« C’est une opportunité, parce que nous ne trouvons pas de mécaniciens sur le marché de l’emploi, indique Justin Chemin, trésorier de la cuma. C’est un investissement en temps, car il faut compter en moyenne deux heures par jour de présence pour son encadrement, plus que financier puisque nous bénéficions d’aides (801 €, pour 63 h par mois). » Didier Devraigne complète : « Nous veillons à l’intégration de l’apprenti au sein de l’équipe, pour qu’il trouve sa place et prenne goût à la mécanique et au travail. »
« Au sein de notre cuma, nous avons un gros potentiel en matière de mécanique, indique Didier Devraigne. Nous sommes débordés de travail et régulièrement à la recherche de mécanicien-chauffeur. » La cuma recrute de préférence des profils professionnels avec une formation agricole et/ou mécanique. « C’est plus facile pour se familiariser avec du matériel technologique et innovant comme la herse étrille, la houe rotative ou la bineuse, souligne le chef d’atelier. C’est du matériel haut de gamme qui nécessite une compétence en mécanique, voire en électronique, et surtout de la rigueur. »
L’ensemble du matériel de la cuma est entreposé sur le site de Ronchois où tout l’entretien est géré de A à Z, parfois de jour comme de nuit selon les périodes de l’année. « Il faut que ça tourne, plaisante Didier Devraigne. Ici, grâce à l’atelier, nous arrivons à faire vieillir le matériel parce qu’il est bien entretenu. » Chaque chauffeur est responsable de l’entretien du matériel qu’il conduit. « Il se sent responsabilisé et nous constatons moins de casse », fait savoir Justin Chemin.
Tirer profit des autres
La gestion de l’équipe demande un investissement en temps assez conséquent au chef d’atelier, environ une heure quotidienne. « Chacun sait ce qu’il a à faire pour gérer l’atelier comme il se doit », indique Didier Devraigne. Pour progresser, les salariés de la cuma ont participé à des formations, notamment sur la soudure. Dans la mesure où jusqu’ici, « elles reposent sur de l’initiation plus que sur du perfectionnement », le chef d’atelier regrette : « À mon sens, elles ne suffisent pas à approfondir leurs connaissances. Alors, nous les formons en interne avec nos propres expériences du terrain. »
Représenter la cuma aux réunions, sur le fonctionnement ou le coût de l’entretien du matériel, ainsi qu’aux manifestations organisées par d’autres cuma, Didier Devraigne y voit de vrais avantages. « Je suis informé des évolutions techniques et technologiques qui me permettent de répondre à tous types de besoins. Elles m’aident à me remettre en question et à apporter du renouveau dans mon métier. Je suis convaincu qu’il ne faut pas rester sur ses acquis et qu’il faut savoir évoluer. C’est ce que j’essaie de transmettre au reste de l’équipe. »
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