C’est à Vincent Peyrou, de la cuma Arnaud Boucher, qu’est revenue la tâche d’ouvrir le bal des témoignages des cuma qui acceuillaient l’assemblée générale de la fdcuma de Gironde.
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« Nous avons calculé avec le président, que pour 60.000€ de subventions reçues sur 40 ans, nous avons investi 1,350 million d’euros. Nous avons le sentiment d’avoir contribué à l’agriculture locale.» Vincent Peyrou: «Nous avons bien contribué à l’agriculture locale.»
«Notre première machine à vendanger nous a coûté l’équivalent de 60.000€ pour 58 ha de vigne. L’année dernière, on a vendangé 170 ha de vignes. La solidité de nos réserves nous a permis, en 2017, de facturer l’effeuilleuse à 50% pour tous les viticulteurs dont les vignes avaient gelé.»
Bien équipés pour bien travailler
Jean-Samuel Eynard, de la cuma du Bourget, a pris la suite. «En 2006, nous avons acheté deux épampreuses montées sur des tracteurs interlignes. L’année d’après, j’intervenais sur trois exploitations avec une machine à vendanger Pellenc à capacité de récolte moyenne. En 2006, tendue au niveau climatique, on s’est dit qu’il fallait passer à une machine de capacité plus importante.»
«Pour responsabiliser tout le monde, notamment au niveau des paiements, instaurer une transparence et travailler à coûts réels, on a acheté en cuma une machine à vendanger. Puis, un et deux broyeurs à sarments. Ensuite, on a évolué vers une aire de lavage polyvalente pour les eaux usées de la machine à vendanger (MAV). Ceci permet de laver le soir dans de bonnes conditions de luminosité. En sécurité, parce qu’il y a une aire bien plate, et lisse. Elle sert également pour les phytos des adhérents de la MAV.»
«Après, on a acheté une tonne à lisier pour épandre ces effluents de vendange. Nous sommes aujourd’hui 12 adhérents.»
Qualité et souplesse
Est venu le tour de Philippe Chéty, de la cuma de St Trojan. «On a monté notre cuma dans les années 1990 avec 5 adhérents. Avec trois jeunes supplémentaires, on a pu renouveler la MAV et en prendre une deuxième. On faisait 60-70ha par machine car on voulait faire de la qualité et intervenir quand on voulait. D’autant plus que c’est un secteur ou il y a beaucoup d’habitants et, la nuit, ce n’est pas toujours évident.»
«Il nous est arrivé d’avoir un voisin qui vient avec son fusil au pied du tracteur. Quand on discute en amont, ça va beaucoup mieux.»
«Ensuite, on a acheté en même temps une effeuilleuse, une prétailleuse, une épampreuse. Puis, un broyeur. On a renouvelé, on vient de vendre l’effeuilleuse et l’épampreuse. En effet, on s’est rendu compte que, dans les vignes vallonnées, il fallait avoir un très bon chauffeur pour que ce soit régulier.»
Un cercle d’échange
Jean-Marc Beaudet, de la cuma des Vinocaths, a embrayé. «Cette cuma est issue d’un groupe de copains qui a souhaité créer un peu plus de solidarité et de fraternité. On avait créé un cercle d’échange. On se réunissait une fois par mois pour échanger nos initiatives, comparer nos tarifs, nos idées, chacun étant libre. Ça a duré une dizaine d’année. Est arrivé le moment où on a eu besoin de renouveler une MAV. On s’est dit qu’on pourrait créer une cuma et commencer à travailler et s’engager plus ensemble. On est sur 90ha.»
«On a acheté une machine. On a recruté un jeune pour la conduire parce que l’idée était qu’il y ait une personne qui s’occupe bien de ça. Sachant qu’on était parti sur de la polyvalence, prétaillage, épamprage, effeuillage et vendanges.»
«Le salarié faisait un mi-temps, avec l’entretien. En outre, cette personne était disponible pour aller donner des coups de main, aux uns et aux autres. Il y a eu des hauts et des bas. On s’est toujours très bien entendu. Les bas: un d’entre nous a fait faillite, ça a perturbé la cuma mais on s’en est remis.»
«On renouvelle la machine et on arrête la polyvalence à cause du tassement des sols… Le chauffeur de la machine est resté avec nous pendant trois campagnes. Maintenant, on conduit nous-mêmes la machine. On a suffisamment de main-d’œuvre compétente en interne pour assumer le travail. On va repartir sur d’autres choses notamment un semoir d’engrais verts.»
Pour le traitement des effluents vinicoles
Jean-Marc Beaudet, a poursuivi, cette fois à propos de la cuma des Deux cotes. «Nous avons investi à l’époque environ 850.000€ pour construire deux bassins et un système de collecte indépendant avec prestataire qui passe avec son matériel, des cuves souterraines de stockage. Notre station est installée à côté de la station communale de Villeneuve. Nous utilisons pour les eaux claires la même nourrice, le tuyau qui renvoie l’eau claire dans la Gironde.»
«On a mutualisé avec la commune les frais d’entretien de cette nourrice. Dans l’évolution de la cuma, il y a eu un rapprochement, avec l’unité de Lansac. Comme nous, elle tournait au ralenti et nous avions des difficultés à drainer des adhérents. Pendant longtemps on a tourné à un tiers de capacité. Ça n’enthousiasmait pas les foules de se mettre aux normes. Cela créait d’une certaine manière une concurrence déloyale entre ceux qui acceptaient de le faire et les autres.»
«C’est malheureux mais il a fallu quelques contrôles pour qu’aussitôt les adhérents arrivent. Entre temps, on a baissé les prix, en fusionnant avec la cuma de Lansac. Les parts sont de 90€ et le coût annuel est de 80€/ha, collecte incluse. Le financement est basé sur les hectares de la déclaration de récolte.»
A noter: Roland Grenouilleau, président de la fédération, est aujourd’hui membre du bureau de la Chambre d’agriculture. «Une étape importante à notre échelle», a-t-il noté.