L’AG de la fdcuma de Gironde s’est déroulée fin février à la Maison des Vins de Côte de Bourg. Le coronavirus n’était ce jour-là qu’une lointaine menace. Mais dans ce nouveau contexte, les propos tenus sont on ne peut plus actuels.
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Les phrases du président de la fédération, Roland Grenouilleau, prennent donc aujourd’hui un écho particulier: «Nous traversons une crise de la viticulture conjoncturelle importante. Certaines exploitations ont des marges de manoeuvre importantes, c’est le moment de s’investir dans du collectif pour partager les risques et impulser des changements qui seront nécessaires.»
En 2020, a-t-il poursuivi, le travail de la fédération devrait se concentrer sur l’accompagnement des groupes qui commencent à affronter les problèmes de trésorerie des exploitations. La fédération peut vous accompagner sur du suivi administratif, quand il n’y a pas de relances dans les factures, la cuma passe en dernier.»
Une légère augmentation des cotisations a été votée, «et nous allons nous atteler à tenir compte de nos coûts réels si nous voulons pérenniser la structure», a-t-il souligné, tout en appelant les cumistes à rester rigoureux dans leur suivi comptable pour alimenter le travail de la toute nouvelle équipe de la fédération.
«Autre sujet: tout ce qui a trait à la robotique. On commence à rencontrer des entreprises qui se lancent. Avec le problème récurrent de la main d’oeuvre, nous allons certainement essayer de mettre en place une cuma départementale sur les activités robotiques, avec les gens qui voudront bien s’impliquer.»
Certification HVE3: vers le respect des normes
La vague est en train de grossir. Le nombre d’exploitations girondines ayant acquis la certification HVE3* est en forte augmentation. Cette certification, qui introduit la notion de résultat sur des critères de performance environnementale des exploitations, est très présente dans la feuille de route régionale NeoTerra, destinée à anticiper la transition climatique et environnementale.
Lucas Lebur, conseiller de la Chambre d’agriculture de Gironde en charge de cet accompagnement, a indiqué à l’assistance que sa structure propose «un système de certification collectif, financé par la Région. En dehors de l’accès aux marchés pour les viticulteurs, cette certification est aujourd’hui un prérequis pour un grand nombre de dispositifs de financement régionaux (PCAE inclus)».
Vincent Dubourg, président de la cuma Jardins jetés, a suivi cet accompagnement pour ses 30ha, dont 16 en vignes. «J’étais déjà en HVE2, avec un soutien PVE pour une aire de lavage pour les pulvés avec phytobac, la mise aux normes de mon armoire à phytos etc. J’ai souhaité évoluer vers la HVE3 pour amener de la valorisation à mon raisin et j’ai donc suivi le stage « Passeport HVE3 » avec Lucas Lebur. Cela m’a permis de m’autodiagnostiquer à l’aide d’un tableau de scores.»
«Le plus gros travail a été de bien tout enregistrer, et d’aller chercher quelques informations. On débroussaille ensuite avant l’audit avec Lucas, puis avec l’Afnor». Lucas Lebur résume: «Cette certification ne nécessite pas d’investissements lourds, mais d’être aux normes par rapport aux effluents viticole, vinicoles et au local phyto.»
Les actions du réseau cuma en bref
En 2019, les cuma de Gironde ont réalisé:
- 3,1 millions d’euros d’investissement
- 5,2 millions de CA consolidé
- Elles ont aussi reçu 82000€ de subventions de la part du conseil départemental, 15000€ de l’Union européenne, 12000€ du Conseil régional et 75000€ de FranceAgriMer.
La fédération a aussi participé à 70 AG de cuma, animé 7 stages 21h pour 86 participants, organisé deux formations (passage aux engrais verts, bonnes pratiques de gestion), accompagné des projets de traitement des effluents viti et vinicoles, organisé le 2e Forum de la coopération à destination des élèves.
*HVE3: Haute Valeur Envrionnementale de niveau 3