« Avant, la cuma suivait un cycle classique. Le renouvellement des matériels agricoles se faisait pratiquement systématiquement. Aujourd’hui, c’est une décision que nous prenons au cas par cas », expose Michel Launay, le président de la cuma la Bonne entente. Tous les ans, vers la fin de l’été, la cuma de Mauges-sur-Loire organise un tour de parc avec son chef d’atelier. Matériel par matériel, les adhérents observent l’état global et les éventuelles casses afin de prendre une décision. L’avis du chef d’atelier est important, car c’est lui qui estime le temps du travail et la faisabilité de l’intervention. Suite à cette première étape, il y a différents cas de figure.
Renouvellement des matériels agricoles : un passage en revue sérieux pour commencer
Premièrement, il y a le matériel qui a subi une ou des casses importantes durant l’année. La cuma décide systématiquement de le renouveler pour ne pas prendre de risque. Michel Launay cite l’exemple du cover crop : « Il a subi plusieurs chocs. Nous ne sommes plus sûrs de sa fiabilité même en cas de réparation. » La prudence se justifie d’autant plus que l’activité est d’ampleur : « Il réalise 850 ha/an. »
Il y a ensuite le matériel sur lequel la cuma identifie des réparations à réaliser. L’épandeur à fumier a récemment été dans ce cas. Le groupe avait en effet acté de refaire la tôlerie, les chaînes et les roulements… « Nous sommes repartis sur une machine en bon état » et pour un coût de 4 000 €, que le président qualifie de « raisonnable », avant de préciser : « Si l’intervention est trop chronophage, il se peut qu’elle ne soit pas faite et reportée ultérieurement. Cela dépendra du temps de disponibilité de l’équipe salariée. Il ne faut pas que ça compromette l’entretien de remisage hivernal des autres matériels. »
Le cas des automoteurs
Vient ensuite le cas des automoteurs. La cuma possède :
- Une ensileuse ;
- Une moissonneuse batteuse ;
- Des tracteurs ;
- Un quadra-ferti ;
- Une mini-pelle.
L’équipe salariée réalise le suivi quotidien, notamment des engins de récolte. Grâce à ce suivi, ils connaissent à la perfection ce matériel et peuvent réaliser des interventions ciblées avec un coût de main d’œuvre limité. Ainsi la cuma prolonge l’amortissement de son matériel, toujours en état et qui convient aux adhérents, de plusieurs années sans prendre de risques. L’ensileuse, par exemple, a assuré le service trois ans de plus qu’initialement prévu.
« La cuma avait également comme projet de renouveler la mini-pelle », ouvre encore Michel Launay. Mais face aux prix exorbitants, elle a finalement décidé de corriger les jeux dans les axes, refaire les bagues, changer les chenilles… de son matériel actuel. « Ces interventions sont techniques, donc nous les faisons réaliser par le concessionnaire. Le coût reste élevé, mais largement inférieur à un renouvellement », analyse le dirigeant.
Le choix de faire durer plus ou moins un matériel s’analyse selon la situation. Yvon Guittet, animateur cuma en Vendée explique : « L’analyse du parc des matériels de cuma fournit des indications précieuses. Par exemple, la durée d’utilisation d’une moissonneuse qui récolte uniquement des céréales à paille se prolonge assez facilement. En revanche, c’est une décision plus risquée s’il s’agit de machines fortement sollicitées pour la récolte du maïs. Nous avons édité un guide gratuit sur ce thème, pour trois types d’automoteurs : ensileuses, moissonneuses et chargeurs. »
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