Pour évaluer les conséquences économiques des deux stratégies de renouvellement du tracteur, au bout de trois ans ou de six ans, nous avons comparé l’achat d’un tracteur de 200ch acheté 150.000€, utilisé 700h/an, sur une période de douze ans.
Avec l’outil Cumacalc, nous avons déterminé le coût prévisionnel des deux stratégies. Et ceci, avec une approche ‘gestion’ de la cuma. C’est-à-dire, en calculant le prix de revient minimum facturable, pour obtenir l’équilibre comptable.
Renouvellement du tracteur: en faveur des six ans
L’effort financier requis pour la cuma, en renouvellement tous les trois ans, est plus important. Bien sûr, tout dépend du montant de la revente du tracteur sur le marché de l’occasion. Une valeur toujours délicate à estimer en amont. Il reste que la perte de valeur financière (décote) est plus accentuée les premières années d’existence du tracteur.
Du point de vue comptable, le coût horaire dans le cas présent sera plus élevé d’environ 10€/h, soit 84.000€ sur douze ans (700h x 12 ans x 10€/h). Si la cuma souhaite limiter le coût facturé exigé pour rembourser les annuités sans puiser dans sa trésorerie, elle peut envisager de moduler son plan de financement: soit baisser la quotité d’emprunt en recourant davantage à l’autofinancement, soit rallonger la durée d’emprunt.
Avec des taux d’intérêt encore bas aujourd’hui, on peut envisager une durée d’emprunt un peu plus longue qui va générer des niveaux d’annuités plus modérés.
Mieux investir
L’analyse des carnets de travaux révèle parfois des surprises. Ainsi, quand un groupe traction constate que ses quatre tracteurs, réalisent certes tous 600h mais ne servent simultanément que sept jours par an et seulement quelques heures dans la journée, il réfléchit certainement à dégager de la marge pour performer encore un peu plus.
D’autre part, l’achat ne doit pas se déterminer uniquement en termes de puissance, d’équipements ou d’options. La cuma doit aussi regarder le poids du tracteur. Les outils attelés majoritairement portés mobilisent des capacités de relevage importantes. Il est souvent nécessaire de mettre des masses à l’avant pour la stabilité.
Autant de points inutiles au travail. Les outils semi-portés résolvent ce problème. Certes il y a un surcoût, mais largement compensé par le choix adapté du ou des tracteurs.
Être précis dans sa recherche
Une fois cette étape préalable terminée, le projet peut passer à la phase de la définition technique. Elle se matérialise par l’élaboration du cahier des charges. Celui-ci a au moins deux intérêts: clarifier la demande et être un document écrit, donc de référence.
Le cahier des charges doit lister les caractéristiques, équipements et options du matériel attendu, ainsi que les périphériques (extension de garanties, etc.). Il servira de base pour l’appel d’offres auprès des concessionnaires. Ces derniers pourront répondre à une demande bien précise. L’analyse de leurs réponses en sera simplifiée pour l’acheteur qui aura ainsi limité le risque de se perdre dans un mélange de choux et de carottes.
Dans cette procédure structurée, les modalités de retours des offres, de délai, de financement, de livraison… sont aussi des points sur lesquels l’acheteur doit savoir et exprimer ce qu’il veut.
Renouvellement du tracteur: les avantages d’un matériel récent
Dans les cas d’un renouvellement rapide, les utilisateurs ont par contre l’avantage de disposer d’un matériel dernier cri, offrant généralement plus de fonctionnalités et de confort de travail.
Le risque de panne et les frais d’entretien à prévoir seront logiquement moins élevés avec un tracteur très récent. D’autant plus que dans la négociation commerciale, il sera peut-être possible d’intégrer sans un surcoût trop important une extension de garantie de deux ans au-delà de la première année. Soit trois ans au total de trois ans.
Le groupe devra certes faire face à des coûts prévisionnels plus élevés, en comparaison à un renouvellement tous les six ans, mais peut être certain d’éviter les mauvaises surprises liées à une panne impromptue.
Dans cette simulation financière, le taux d’actualisation du prix d’achat des tracteurs neufs retenue est de 5% par an. Un niveau qui s’inscrit dans le prolongement des hausses importantes des prix des tracteurs, observées ces dernières années.
Si l’on retenait une hausse de prix plafonnée seulement à 2% par an, juste un peu au-dessus du taux d’inflation de la France en 2021 (1,6% selon l’Insee), l’augmentation des coûts prévisionnels serait beaucoup plus tempérée: 33,97€/h en moyenne sur une durée de détention de douze ans pour un renouvellement tous les trois ans, et 26,28€/h en moyenne pour un renouvellement tous les six ans. Contre 38,15€/h dans cet exemple pour les renouvellements tous les trois ans, et 28,2€/h pour les renouvellements tous les six ans.
Rayons X
Cet article et ses données sont issus d’un travail d’enquête et d’étude économique publié dans l’univers Rayons X en Juillet 2022. Six tracteurs de 200ch sont passés au scanner économique de la rédaction d’Entraid.
- John Deere 6195R: prix d’achat et coût de détention.
- Fendt 722 Vario: prix d’achat et coût d’entretien.
- Claas Axion 810: prix, décote et coût de détention.
- New Holland T7 245: prix d’achat et coût de détention.
- Massey Ferguson 7722 S: prix d’achat et coût de détention.
- Case IH Puma 200 CVXDrive: prix d’achat et coût de détention.