Si c’est une réalité moins perçue par les Européens, la croissance démographique mondiale fait apparaître de nouveaux besoins. Notamment en matière d’alimentation. Des solutions sont en œuvre pour les assouvir. L’une d’entre elles consiste à déplafonner les rendements potentiels des cultures. Mais est-ce encore possible ?
Les rendements potentiels des cultures cartographiés
Un étude de l’Inrae et de l’université du Minnesota a révélé de nombreuses disparités de rendements potentiels de productions agricoles à l’échelle du monde. En effet, les potentiels techniques ne seraient pas atteint et elle souligne « l’importance d’optimiser les pratiques agricoles ».
Les chercheurs ont ainsi examiné les potentiels d’augmentation des rendements de dix cultures majeures sur le globe. Pour cela, ils ont cartographié les rendements obtenus depuis 40 ans et ceux potentiellement atteignables selon les conditions pédoclimatiques. Résultat, il y a de grosses disparités selon les régions du monde.
Disparités selon les cultures
« Ainsi, pour le maïs, le sorgho ou le manioc, le rendement réel reste éloigné du rendement atteignable dans de nombreuses régions, annonce le résumé de l’étude. Notamment en Asie, en Afrique et en Amérique centrale. » Ce risque de stagnation concernerait moins de 40 % de la surface mondiale.
La situation est plus préoccupante pour le riz. « Plus de 80 % des surfaces cultivées actuelles de riz pourraient connaître une stagnation des rendements, principalement en Asie », explique l’étude. En Afrique par contre, des augmentations de rendement existent, en particulier autour du golfe de Guinée.
Quant à la culture du blé, la situation est contrastée. Avec des zones géographiques où le rendement a déjà atteint un plafond, comme c’est le cas en France. Et des zones où la productivité reste éloignée du rendement potentiel, notamment en Inde et dans certaines régions d’Amérique du Nord et d’Afrique. Là un déplafonnement est possible.
Miser sur les rendements potentiels des cultures
Pour satisfaire les besoins en nourriture de la population mondiale, qui devrait être en hausse de 35 à 60% d’ici 2050, le premier reflexe est d’augmenter la surface cultivée. Ces opérations se font souvent au détriment des prairies et des forêts, et engendrent des impacts environnementaux majeurs, exacerbant les problèmes climatiques et de biodiversité. « Ainsi, l’augmentation des rendements apparaît comme une solution cruciale pour satisfaire la demande alimentaire future », soulignent les auteurs de l’étude.
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