Le séisme national de juin dernier a entraîné le ralentissement des projets agricoles. Oups ! Certains fonds sont bloqués. Vous avez obtenu un accord de subvention ? Eh bien, repassez plus tard, car la personne qui gère le dossier est en arrêt maladie. Elle a craqué sous la charge de travail.
Ralentissement des projets agricoles : « des subventions en attente »
Résultat : des projets ambitieux avec des installations, des jeunes et moins jeunes dans les starting-blocks, et une machine administrative qui s’enraye. Des dossiers qui étaient envoyés avec souvent des accompagnements payés restent bloqués en raison d’un délai improbable de règlement des subventions.
Et sur le terrain, comment cela se retranscrit-il ? En bas, le peuple appelle à la transition des modèles agricoles et fait souvent endosser le rôle de victime ou de persécuteur à l’agriculteur, sans toujours bien cerner les paramètres de son métier. Coincé dans l’étau, l’agriculteur, lui, continue d’envisager des projets structurants, de diversification, d’innovation… Mais comme il dépend de plus en plus de la fiabilité des structures et des personnes qui l’entourent, il lui est aujourd’hui extrêmement difficile de faire aboutir ces projets.
Les fermes sont encore là
En haut, dans la sphère politique comme dans le monde de l’entreprise, ça tente de s’organiser. Tellement concentrés sur leurs problèmes internes, les pouvoirs publics sont souvent déconnectés de la réalité du terrain. Il arrive même qu’ils découvrent plusieurs mois plus tard qu’une activité a disparu ou qu’une entreprise a été liquidée.
Un exemple concret : depuis trois ans, j’ai ouvert un tiers-lieu à la ferme, projet ultra tendance et innovant sur un territoire rural. Tous les élus n’ont pas eu l’idée de pousser la porte, ne serait-ce par curiosité. Nous venons de fêter les trois ans du Nichoir coworking avec les partenaires et entreprises et, récemment, un élu bien placé me demandait : « Alors, ça fait combien de temps que c’est ouvert ? Et vous faites quoi ? »
Ralentissement des projets agricoles : l’écosystème trinque
À la différence d’une entreprise qui végète, vivant sur ses acquis, puis disparaît subitement, concrètement, sur le terrain, les fermes sont encore là. Cependant, l’écosystème de nos partenaires ou prestataires, autour de nous, trinque, se désagrège et cela influe sur notre performance.
Les chocs sont plus nombreux sur un temps plus court, avec pour conséquence une note particulièrement salée, car nous sommes tous interdépendants.
Paradoxal ? Non, on est plus solides à plusieurs
Et si, finalement, contribuer à dynamiser les collectifs et à impulser de nouveaux modèles de collaboration étaient LA solution ? Certes, cela requiert de l’énergie, de l’engagement, des aptitudes à la communication et, surtout, du temps. Ce temps précieux qui nous manque et qui demande de gagner en efficience.
Mais je crois que nous allons devoir nous armer de patience et continuer au maximum à gagner de l’indépendance opérationnelle. Assurément, cela passera par le collectif ! En attendant, il faudra bien aussi retrouver un semblant de stabilité politique favorable à nos projets.
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