La cuma du Sans Soucis, à Corcelles-en-Beaujolais dans le Rhône, est au départ une cuma exclusivement viticole. « Tout a démarré en 2011 », rappelle Jérôme Segaud, le président. « Quatre viticulteurs avaient pour projet d’investir dans un enjambeur et une tête de récolte, ajoute-t-il. Ils ont rapidement vu que la solution passait par le modèle cuma. Ils se sont donc rapprochés de la fdcuma pour la création et ont en fait repris une cuma en dormance qui ne fonctionnait plus. Cela a permis d’aller plus vite dans les démarches. » L’enjambeur est resté à la cuma jusqu’en 2019 avant son renouvellement. La cuma possède aussi d’autres matériels comme une rogneuse double rangs.
Une nouvelle branche d’activité à la cuma du Sans Soucis
Parmi les 4 adhérents qui composent la cuma du Sans Soucis, deux d’entre eux sont aussi céréaliers.
« Nous faisions le même constat, poursuit le président. Nos pulvérisateurs respectifs pour les grandes cultures étaient en bout de course. En en discutant autour de nous, un voisin avec qui on travaillait déjà car il réalise les moissons pour nous, nous a fait remarquer qu’il avait la même problématique. Avec nos trois exploitations, nous avions une surface de 500 ha. Nous avons donc proposé à notre voisin de rentrer dans la cuma, de manière à pouvoir investir en commun dans un pulvérisateur automoteur. »
Partir sur un matériel neuf et performant
Pour l’investissement, le choix s’est porté sur un automoteur Berthoud Raptor 3240.
Mais pourquoi un automoteur et pas un pulvérisateur traîné ? « Déjà pour le côté pratique, confirme Jérôme Segaud. Avec un automoteur, on monte dedans et le travail commence. Pas besoin d’avoir un tracteur disponible, d’atteler et de dételer. Aussi, nous avions tous des pulvérisateurs portés avec un volume de cuve compris entre 1 200 et 1 600 l. Avec l’automoteur nous avons 3 200 l, ce qui représente une plus grande autonomie et un gain de temps. Comme nos parcelles sont très regroupées, nous allons aussi nous organiser pour regrouper nos cultures. Cela permettra encore de gagner du temps. »
Le groupe est aussi parti sur un matériel neuf. « Nous avions des pulvérisateurs qui avaient été achetés d’occasion. Il y avait parfois des soucis dus à la vétusté. Ce qu’on gagne avec de l’occasion, on le perd en temps dans les réparations et les immobilisations », observe-t-il. Ce qui a aussi fait pencher la balance, c’est le fait d’avoir pu bénéficier d’une subvention. « Elle se monte à 45 % pour un investissement total de 265 000 € que nous allons amortir sur 10 ans », précise l’agriculteur. Le matériel sera livré en avril. « Nous participerons tous à la mise en route pour que chacun puisse le conduire », souligne-t-il.
Des projets qui dépendent du bon fonctionnement du groupe
Avoir des pulvérisateurs en commun pour la partie viticole n’est pas quelque chose qui est envisagé. « C’est toujours une période compliquée où tout le monde travaille en même temps. Pour la partie grandes cultures, je trouve déjà très bien d’avoir réussi à former un groupe pour investir dans un automoteur de pulvérisation. L’organisation du groupe et le bon déroulement des chantiers avec ce premier matériel nous donneront peut-être des idées pour de futurs investissements. En regardant bien, il y a des matériels que nous possédons chacun en propriété et qui au final servent peu. » À suivre.
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