Dès 2018, Bernard a engagé des démarches, afin de préparer la cession de sa ferme céréalière en agriculture biologique. Pour cela, il a suivi deux formations spécifiques, ainsi qu’une autre intitulée “Mieux se connaître pour mieux travailler ensemble”.
Transmettre son exploitation sereinement
De son côté, après des études agricoles (BTS Productions végétales et licence pro en agriculture biologique), Timothée avait trouvé, en 2018, un premier emploi de technico-commercial dans une coopérative. La rencontre entre les deux hommes s’est faite presque par hasard. Par l’intermédiaire d’un éleveur voisin, qui était également en phase de transmission. Ayant déjà un repreneur intéressé, il mit en relation Timothée et Bernard. Il restait encore à ce dernier plus d’un an avant de pouvoir prendre sa retraite.
Timothée a trouvé un autre emploi dans une exploitation produisant des céréales et des œufs bio, afin d’acquérir de l’expérience. Cela lui a permis de développer la production d’œufs, en plus des céréales. Avec Bernard, ils ont ensuite mis en place un “stage parrainage”, pour travailler six mois sur l’exploitation et préparer sereinement l’installation fin 2020.
Pourquoi ça a « matché »
Il y a d’abord la volonté du cédant de maintenir sa ferme en agriculture biologique. Il y a ensuite le coût, puisque Bernard avait investi le plus possible avec ses voisins (5 cuma, plusieurs matériels en copropriété et de l’entraide). Un point capital pour Timothée, qui souhaitait emprunter le moins possible, environ 120 000 € pour les matériels et les équipements fixes (trieur, silos). Enfin, ils ont su prendre le temps nécessaire, chacun de leur côté, avant de préparer ensemble cette transmission : formations, accompagnement/conseil ou encore stage parrainage. Sans oublier le plus important, à savoir le relationnel, qui fut immédiatement facile. Ils apprécient d’ailleurs toujours de s’entraider, l’épouse de Bernard produisant toujours des céréales bio.
La présidence d’une cuma en plus
Timothée ne connaissait les cuma que pour les avoir sommairement vues à l’école. Aujourd’hui, adhérent de 5 cuma locales, il découvre comment elles fonctionnent concrètement. Pour Bernard, celui qui a repris sa ferme n’a pas à endosser ses engagements. Néanmoins, avec son départ à la retraite, il doit laisser la présidence de la cuma de Saint-Bauld.
Faute de candidats, Timothée, qui allait en être le principal utilisateur, l’accepte en janvier 2021, à 24 ans. À ce moment-là, celle-ci réalise environ 15 000 € de CA et dispose essentiellement de matériels amortis : moissonneuse-batteuse, semoirs, bineuse, houe rotative, brosse à blé, sans oublier une décortiqueuse à petit épeautre achetée en 2018. Rapidement, la cuma accueille 5 nouveaux adhérents en bio. Elle investit dans une faucheuse-andaineuse d’occasion en 2021 puis dans une écimeuse neuve en 2022, acquises avec une subvention dans le cadre des compensations collectives, après une emprise de foncier.
En tant que nouveau président, Timothée a dû comprendre le fonctionnement de la cuma et s’adapter aux usages, avec quelques conseils de Bernard. Afin d’aider le trésorier, qui s’est retrouvé face à un surcroît de travail, le fonctionnement de la cuma a été revu avec la désignation de nouveaux responsables sur certains matériels. L’objectif est d’impliquer plus d’adhérents et notamment les jeunes.
Fin 2022, plus de la moitié de ses adhérents font du bio. Elle compte 7 jeunes de moins de 40 ans et réalise plus de 30 000 € de chiffre d’affaires, sans oublier les projets qui sont en réflexion.
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