Pour moins que le prix d’une tonne à lisier équipée, la cuma de la Concorde en a modernisé trois d’un coup. C’est désormais avec des pendillards que les agriculteurs apportent au champ leurs effluents liquides. Pour autant, la cuma costarmoricaine n’a renouvelé aucune de ses quatre remorques d’épandage. L’une était déjà équipée d’une rampe à pendillards. Les trois autres le sont désormais. La cuma a investi 105 000 € dans cette évolution, en misant donc sur les véhicules déjà présents. Sans ce choix, le coût du service aurait nettement augmenté, à moins que l’activité ne se fasse avec moins d’outils. Certaines des tonnes à lisier ont vingt ans, certes, « mais ce n’est pas le tonneau qui s’use sur ce matériel », défend David Leroy, vice-président de la cuma.
La cuma privilégie la disponibilité du matériel
En soulignant que l’ensemble de leur flotte n’est entièrement mobilisée que sur une quinzaine de jours dans l’année, les dirigeants de la cuma analysent : « Avec un chauffeur attitré, peut-être que trois tonnes nous suffiraient. » L’activité annuelle ne représente en effet qu’environ 30 000 m3.
Les adhérents sont des éleveurs, avec de l’astreinte à assumer. Selon leur disponibilité, en fonction aussi de la distance du chantier, « nous faisons entre cinq et vingt voyages sur une journée ». Et plutôt que de contraindre les utilisateurs à maximiser le fonctionnement du matériel lors des périodes de rushs, les responsables préféraient donc conserver un parc important.
La cuma la Concorde organise son activité d’épandage de manière globale du point de vue de la réservation et de la facturation. Néanmoins, chaque tonne à lisier a son référent. « Les responsables communiquent aussi entre eux, par exemple, s’il y a besoin de rééquilibrer les réservations », explique le président Samuel Barbier. Mais le choix de la tonne est surtout fonction « de la disponibilité et de la proximité ».
La rampe à pendillards : le meilleur passe-partout
Cette organisation explique le choix d’une relative uniformité du parc. Cela limite les effets de préférence. Une Sodimac 16 m3 prééquipée pour porter une rampe, et trois de marque Pichon composent le parc. Une de 11 m3 a toujours été en pendillards. Une de 16 m3 n’étant pas prééquipée, porte désormais un système de 7,5 m n’ajoutant que 700 kg au châssis. La dernière portait auparavant une rampe à buses. De l’une à l’autre, les adhérents retrouvent le même boîtier de commandes, tandis que le pendillard est apparu comme le meilleur compromis pour anticiper la proscription de la buse palette.
Dans le détail, l’enfouisseur à dents aurait mis en exergue la disparité de puissance disponible sur les exploitations adhérentes, dans un secteur où le relief est plutôt prononcé. L’enfouisseur à disques aurait plus tenu la corde. Mais lors de démonstrations, les éleveurs n’ont pas finalement été convaincus par l’efficience de ce genre de dispositifs. De plus, ils interviennent parfois sur des cultures en place, prairies ou céréales. Le groupe de réflexion a, enfin, évalué la rampe à patins. Mais cette alternative était, par exemple, plus restrictive en matière de conduite. Les représentant résument : « Il faut aller droit, sinon on risque de l’arracher. »
Simples à utiliser, les matériels tournent
Les agriculteurs avaient peu de craintes par rapport au bouchage. Aucun adhérent ne travaille en paille entière. De plus, leurs rampes Swingup (Vogelsang) de 15 m portent un double broyeur répartiteur. Globalement, ils se montrent satisfaits de leur matériel, qu’ils estiment « facile à entretenir ». Grâce à la programmation du boîtier, le sens de rotation s’inverse à chaque mise en route. « L’usure des couteaux et contre-couteaux est régulière et nous évitons l’accumulation de matières », glissent-ils.
Quant aux appréhensions vis-à-vis de la conduite, le boîtier de commandes apporte déjà une réponse. Reste que la vigilance est de mise, du fait de l’envergure. D’ailleurs, « je ne serais pas étonné que la rampe de 7,5 m soit un peu plus sollicitée. Avec les poteaux, les haies… la conduite sera peut-être plus simple », confie Samuel Barbier.
Ce n’est pas la cuve qui s’use sur une tonne à lisier
Les responsables mettent par ailleurs en avant l’attention portée à ce que les remorques évoluent tout en restant dans les limites de poids que fixe la réglementation routière. « Il faut aussi que la tonne puisse accepter le poids en plus », complète Xavier Rosselin, l’artisan qui a réalisé les travaux sur les tonnes de la cuma, au cas par cas. Car les solutions d’évolution des tonnes à lisier dépendent du matériel. Le mécanicien évalue : « Quand il faut adapter l’hydraulique, la métallerie… cela peut prendre deux semaines de travail. »
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