Le financement est mieux structuré aujourd’hui. «Les organismes bancaires maîtrisent davantage la méthanisation en injection et ont fait évoluer leurs offres pour accompagner les projets», se réjouit Pierre-Yves Eon. Les porteurs de projet peuvent également s’appuyer sur les conseils de professionnels, que ce soit dans les Chambres d’agriculture, les Centres de gestion, sans oublier l’association AAMF (Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France) et ses antennes régionales.
Les projets collectifs de production de biométhane
«Désormais, beaucoup de projets collectifs agricoles émergent, commente Pierre-Yves Eon. Le modèle de l’injection convient aussi bien aux petites exploitations qu’aux exploitations les plus importantes, et réunit en général entre quatre et six acteurs. Si l’investissement se fait en collectif, les charges annuelles et les contraintes d’exploitation sont partagées.» Il souligne que la réflexion croisée permet aussi de déboucher sur «un projet plus abouti»: optimisation de la mise en commun des intrants, partage des risques.
Le financement participatif de la méthanisation
Le financement participatif se développe aussi ! «La méthanisation est encore peu connue, il est important d’expliquer aux riverains ce qu’est la méthanisation et ce qu’elle apporte au territoire», souligne Pierre-Yves Eon. C’est l’occasion de proposer aux habitants qui vont disposer de gaz vert, de s’associer au projet. On peut citer par exemple la démarche de Méthalayou dans la région Sud-Ouest. Une dizaine d’autres projets de méthanisation ouvrant leur capital au financement participatif sont proposés sur des plateformes de crowdfunding telles que Miimosa, Lendosphere, Energie Partagée et beaucoup d’autres.
Zoom sur le crowdfunding en méthanisation
Le financement participatif met en lien direct les porteurs de projet, les particuliers et les entreprises disposant de ressources financières. Il prend la forme de don, de prêt ou d’investissement. Ces dispositifs assurent des levées de fonds de l’ordre de 300 000 euros en moyenne par projet… et 1 million d’euros pour le plus important.
Pour tout savoir sur ces nouveaux modes de financement, le guide «Méthanisation, pourquoi et comment intégrer le financement participatif dans votre projet ?» vient d’être publié et recense toutes les informations utiles pour les porteurs de projet.
Ouvrir le capital de son projet biométhane
Il est possible de trouver de nouvelles sources de financement, en ouvrant le capital aux Sociétés d’Economie Mixte (SEM). Elles sont portées par des collectivités et des fonds privés ou bancaires pour accompagner la production d’énergies renouvelables sur les territoires. Des régions ont montré la voie comme le Nord Pas-de-Calais, la Bretagne, Rhônes-Alpes, Grand Est… L’Etat, à travers la Banque Publique d’Investissement, soutient également les projets de méthanisation en injection.
Les Cuma
Les Cuma ne peuvent pas rentrer au capital des projets. Elles peuvent par contre intervenir à différents niveaux :
- conseiller leurs adhérents sur des propositions de services sur l’amont et l’aval du processus;
- aider à la production et à la récolte de cultures intermédiaires;
- réaliser des prestations d’épandage;
- etc.
Ce sont les Cuma qui vont investir dans les matériels nécessaires à ces prestations et permettre ainsi, de manière indirecte, d’optimiser le fonctionnement et l’exploitation des unités de méthanisation.
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