Comme une évidence, c’est la désileuse de la cuma des Trois Fibres qui distribue le fourrage au cheptel de Jonathan Garnier. En 2013, l’éleveur s’installe à la suite de ses parents au gaec des Chevronnières, en Mayenne. Puis, c’est au tour de Pierre et Yvette de quitter l’élevage familial avec la volonté de profiter d’une retraite bien méritée. Depuis le 1er novembre 2017, Jonathan est donc seul à la tête de l’élevage, sachant que disposer de temps libre est un de ses objectifs. Présentée ainsi, avec une production annuelle qui dépasse les 500.000l, une SAU de 104ha et un atelier taurillons en place, l’équation paraît ardue, même si l’entreprise emploie déjà un salarié.
Plus facile de se faire remplacer
Pourtant les solutions se trouvent. Outre l’arrêt de l’engraissement des jeunes mâles, l’éleveur a trouvé un moyen d’alléger les durées d’astreintes, sans chercher très loin. «La désileuse de la cuma passait déjà devant la ferme», confie l’éleveur. Tant que l’élevage disposait de suffisamment de bras, «nous pouvions faire la distribution». Pour autant, on comprend que Jonathan réfléchit d’assez longue date à faire faire la halte à l’automotrice collective, d’autant que «la cuma m’avait déjà demandé si je voulais intégrer la tournée».
Lorsque ses anciens associés sont partis en congés, il a d’abord fait venir la désileuse une semaine, pour voir. Puis l’élevage a définitivement intégré la tournée en novembre. Un mois plus tard, lors des portes ouvertes organisées par la chambre d’agriculture dans le département, Jonathan constatait que l’organisation s’était rapidement installée. Grâce à la cuma, l’intégralité du cheptel est nourrie (sauf les jeunes veaux) et ça va lui coûter de l’ordre de 20 à 22€/1.000l.
Tout le système fourrager s’améliore
Pour les onze autres adhérents du groupe (équivalent total de 5Ml de production), il y a eu peu de changement: la méthode de calcul du tarif n’a pas bougé. «Nous pourrons peut-être renouveler le matériel un peu plus rapidement», prévoit le président de la cuma, Jérôme Galienne. Pour sa part, le jeune éleveur constate que ce montant équivaut à ce que coûterait une solution individuelle avec une désileuse simple, «sachant que la nôtre était vieillissante». Jonathan Garnier poursuit: «Il faut un tracteur, un salarié… En plus, nous avons deux sites, il faut faire la route…» et l’éleveur observe déjà plusieurs autres avantages de sa nouvelle organisation: «C’est plus facile de se faire remplacer vu qu’il n’y a plus l’alimentation à distribuer.» C’est une sécurité supplémentaire que le travail soit fait et bien fait.
Enfin, Jonathan a même déjà fait évoluer son système fourrager: «On peut plus facilement apporter des fibres dans les rations complémentaires du pâturage au printemps, ou introduire du foin pour les génisses… Et puis nous avons fait du maïs épi pour la première fois et je pense que nous allons continuer.» Pour l’heure, il envisage de fermer son silo au printemps même s’il estime que du point de vue zootechnique, il serait intéressant de maintenir une dose de maïs toute l’année. Jérôme Galienne explique: «Qu’il soigne ou pas, ça nous est égal vu que la facturation intègre une part fixe…» Le président de la cuma des Trois Fibres se souvient aussi que d’autres éleveurs du groupe avaient fait ainsi à un moment «mais maintenant, tout le monde maintient la distribution toute l’année. En adaptant ses silos, ça se fait».
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