Quand un salarié vient faire le travail avec la machine de la cuma, l’éleveur réduit de 100% le temps qu’il passe à la confection et la distribution des rations du troupeau. Au-delà de la Lapalissade, la solution de la cuma de désilage pour nourrir ses ruminants offre des avantages de qualité et pas seulement : le chantier, en lui-même, dure moins longtemps, par exemple par rapport à un chantier réalisé grâce à un bol mélangeur comme il s’en rencontre sur les exploitations.
Même partagée, la mélangeuse distributrice automotrice est donc efficace. Et si elle a ses adeptes et que beaucoup de groupes se sont constitués après 2008, c’est certainement que sur le plan économique, elle n’est pas déconnectée des réalités des éleveurs. En Basse-Normandie par exemple, 28 des 38 groupes qui fonctionnent ont moins de huit ans. Dans la bibliographie, et pour les élevages laitiers, le coût moyen par 1.000l de cette solution s’affiche entre 15 et 22€. La fourchette est large car les situations diffèrent beaucoup d’un groupe à l’autre, sous l’influence de facteurs, tels que le respect du critère des 100.000l de production annuelle par kilomètre de tournée quotidienne.
Comparaison de chiffres à manier avec prudence
Néanmoins, et toujours par rapport au pack «mélangeuse + 2 tracteurs», la cuma de désilage avec chauffeur revient à un coût équivalent, dans le pire des cas, et le travail est fait. Car dans les études et les chiffres présentés, comme à MécaElevage 2016, les possibilités individuelles économiquement accessibles (godet désileur ou désileuse simple, voire dérouleuse…) n’intègrent pas le temps de travail. Une nuance qui s’ajoute par exemple aux inconvénients d’une moindre polyvalence par rapport aux automotrices. Ces dernières sont prévues pour travailler avec tous les types de fourrages et pour distribuer une ration mélangée.