Du gros ou du petit tracteur, lequel est le meilleur pour optimiser la capacité de traction ? Au travail du sol, une idée reçue voudrait que le plus lourd s’en sort le mieux. Un essai comparant un John Deere 7R d’un côté et un 6R de l’autre démontre que la réponse n’est pas si simple. Les deux tracteurs étaient aussi puissants, mais le 6R s’avérait plus léger d’1,8 t. Dans les mêmes conditions et avec les mêmes outils, c’est donc lui qui a eu l’avantage. Lesté d’une masse frontale (1,2 t) qui améliorait son équilibre (45 % de charge sur l’essieu avant), le 6R a travaillé au moins aussi vite que le 7R, et sans consommer plus de carburant, tant au labour qu’au déchaumage.
Tracteur petit, mais costaud, quand il est bien utilisé
Autre paramètre déterminant de la performance du tracteur, la pression des pneus doit s’adapter au chantier.
Une pression réduite à 0,4 bar à l’avant et 0,6 bar à l’arrière a par exemple bonifié la capacité de traction de notre 6R. Or c’est bien cette qualité d’un tracteur qu’il faut privilégier sur un chantier de travail du sol. Et pour cela, il faut patiner un peu.
Un taux de patinage ne serait ce que de 15 ou 20 % est synonyme d’une bonne valorisation de la capacité de traction sur ce type de chantiers.
Dégonflage et patinage : bons amis de la traction
Le semoir combiné est un outil polyvalent qui réalise d’importantes surfaces dans les cuma. Souvent, en raison du moindre investissement nécessaire, beaucoup privilégient une version portée. En parallèle, cette activité semoir combiné à la herse rotative est une de celles qui emploient le plus de puissance et qui génèrent une des consommations de carburant les plus élevées.
Un essai mettant en scène trois modèles de semoirs combinés démontre pourtant l’intérêt des solutions traînées. Pour animer deux combinés de 4,5 m, un porté et un traîné, ainsi qu’un traîné de 6 m, deux types de tracteurs étaient disponibles. Le premier, de 155 ch, ne pouvait réellement tracter que l’outil traîné de 4,5 m. Il lui a même manqué quelques chevaux pour être compétitif. Un modèle de 175 ch aurait sans doute été idéal pour cet outil.
Le second tracteur présent proposait pour sa part 250 ch. C’est associé au semoir combiné de 6 m qu’il a composé l’ensemble idéal. En effet, une largeur de travail de 4,5 m n’était pas suffisante pour valoriser sa capacité de traction. Autrement dit, le combiné porté n’aura valorisé que la capacité de ce tracteur à le porter lors des phases de déplacement.
Optimiser la capacité de traction : porter peut coûter plus cher que traîner
La simulation économique dans la continuité de cet essai dégage des marges d’optimisation. Utiliser un ensemble ‘tracteur de 250 ch – combiné 4,5 m porté’ ou ‘ tracteur 175 ch – combiné 4,5 m traîné’ conduit à des coûts d’utilisation similaires. Il n’apparaît donc pas pertinent d’investir dans un tracteur plus puissant, simplement pour porter l’outil. Certes, le surcoût d’un châssis pour le matériel peut paraître élevé. Mais il sera à mettre en comparaison avec les 70 000 € de plus à consacrer pour ce tracteur de 250 ch, qui au final ne sera qu’un relevage automoteur.
En revanche, si les surfaces de semis annuelles sont suffisamment importantes, ce tracteur devient intéressant à condition de valoriser convenablement sa capacité de traction. Ceci passe par un outil adapté : avec 450 ha/an de semis, le coût d’utilisation de cet ensemble tracteur de 250 ch et combiné trainé de 6 m tombe en effet à 85 €/ha.
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